CO.93 Coloscopie par vidéo-capsule versus coloscopie standard. Comparaison intra-individuelle chez le sujet à risque moyen ou élevé de cancer colorectal. Résultats de l’analyse intermédiaire - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
En France, la stratégie de dépistage des polypes et du cancer colorectal (CCR) repose sur la combinaison de la recherche de sang dans les selles et de la coloscopie. La vidéo-capsule spécifique du côlon (VCC), pourrait être une alternative à cette stratégie [1, 2]. Le but de cette étude prospective, multicentrique française était de comparer les performances diagnostiques de la VCC à celles de la coloscopie dans une population à risque moyen ou élevé de CCR. (analyse intermédiaire planifiée après 105 inclusions/550 prévues).
Patients et Méthodes |
Les patients à risque moyen de CCR (50-74 ans) ou à risque élevé (antécédents personnels ou familiaux de néoplasie colique) ont été inclus dans l’étude. Les critères d’exclusion étaient une symptomatologie évocatrice de sténose intestinale, une diverticulose colique récemment compliquée et une insuffisance cardiaque et/ou rénale évoluée. La VCC et la coloscopie ont été réalisées, chez le même patient, à 24 heures d’intervalle, selon une méthodologie publiée (1, 2). Les données ont été interprétées (niveau de préparation, présence de lésion,…), en double insu, par l’endoscopiste ayant réalisé la coloscopie et le lecteur de la VCC. En cas de discordance entre les deux interprétations, un comité d’adjudication tranchait.
Résultats |
105 patients (39 femmes et 66 hommes), âgés en moyenne de 60±10 ans ont été inclus de mai 2007 à février 2008. Trente patients (29 %) étaient à risque moyen de CCR et 75 patients (71 %) à risque élevé. 90 % des VCC étaient excrétées dans les 10 heures après l’ingestion. La préparation du côlon était jugée bonne ou excellente dans 55 % des cas en VCC et 87 % des cas en coloscopie. La prévalence de polype significatif (≥ 6 mm) était de 25 % pour la VCC et la coloscopie. Les performances de la VCC pour le diagnostic de polype≥6 mm étaient : Sensibilité 55 %, Spécificité 87 %, Valeur Prédictive Positive 52 % et Valeur Prédictive Négative 88 %. Chez les patients ayant une préparation bonne ou excellente, les performances étaient respectivement de 69 %, 84 %, 56 %, et 90 %. Après adjudication des cas discordants, les performances étaient respectivement de 73 %, 93 %, 73 % et 93 %. Cinq événements secondaires ont été observés, en rapport avec la préparation (2 fois) ou la coloscopie (3 fois). La VCC a été mieux appréciée que la coloscopie (échelle visuelle analogique : 8,80 vs 8,27 p<0,0001).
Conclusion |
Ces résultats montrent l’excellente acceptabilité et tolérance de la VCC pour le dépistage et le suivi de lésions néoplasiques colo-rectales. Cependant la préparation était jugée insuffisante chez près d’un malade sur deux et a conduit à modifier le protocole de préparation. De plus, les résultats après adjudication confirment l’importance d’un apprentissage préalable à l’utilisation de cette technique. Malgré ces réserves, la combinaison d’une sensibilité de 73 % et d’une VPN de 93 % pour la détection de polypes de plus de 6 mm semble particulièrement prometteuse.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A247 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.