P.33 Résultats d’une enquête nationale sur le recours à des traitements alternatifs au cours du syndrome de l’intestin irritable - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
La prise en charge du syndrome de l’intestin irritable (SII) représente une part importante de l’activité du gastroentérologue. La place des traitements alternatifs y est mal connue. L’objectif de cette enquête nationale était d’évaluer pour la première fois le recours à ces thérapeutiques et le niveau de satisfaction des patients.
Patients et Méthodes |
Les patients inclus étaient adultes et consultaient un gastroentérologue pour un SII. Un questionnaire médical précisait la symptomatologie et les traitements médicamenteux ou alternatifs. Un auto-questionnaire patient anonyme portait sur les professionnels de santé consultés, l’information reçue et le niveau de satisfaction vis-à-vis des traitements. Parmi les 790 gastroentérologues sollicités, 644 (81,5 %) ont participé à cette enquête menée de mars à septembre 2008. 2 933 paires de questionnaires médecin-patient étaient analysables.
Résultats |
Les patients étaient en majorité des femmes (72 %), étaient âgés de 52±16 ans et souffraient d’un SII depuis 10±11 ans. Il s’agissait d’un nouveau patient pour le gastroentérologue dans 37 % des cas. 82 % des patients estimaient avoir reçu l’information souhaitée sur leur SII. Parmi les symptômes les plus fréquemment observés on notait : douleur : 91 %, ballonnements : 62 %, constipation : 37 %, épigastralgies : 22 %). Sur une échelle visuelle analogique allant de 0 à 10 le niveau de satisfaction générale des patients sur leur prise en charge était de 5,1±2,5 et 28 % avaient un niveau de satisfaction ≤ 3. Vis-à-vis du traitement médicamenteux traditionnel, le niveau de satisfaction était de 4,9±2,4 et 31 % des patients avaient un niveau de satisfaction ≤ 3. 20 % des patients avaient eu recours au cours des 12 derniers mois à un ou plusieurs traitements alternatifs (13 % selon les médecins, p<0,0001). Le niveau de satisfaction visà- vis de ces traitements n’était pas supérieur à celui des traitements traditionnels : probiotiques=4,4±2,7 (n=970), homéopathie=3,6±3,0 (n=492), ostéopathie=3,7±3,2 (n=381), acupuncture=3,4±3,2 (n=341), relaxation=3,7±3,4 (n=361), phytothérapie=3,2±3,1 (n=335), psychothérapie=3,2±3,1 (n=335), cure thermale=3,1±3,5 (n=232), sophrologie=2,1±3,2 (n=205), hypnothérapie=0,8±2,2 (n=159). En analyse multivariée, le recours aux traitements alternatifs était lié à : sexe féminin (p<0,001), ancienneté du SII (p<0,0001), alternance diarrhée-constipation (p<0,0001), ballonnements (p<0,01) et anxiété/depression (p<0,0001), mais pas au niveau global de satisfaction.
Conclusion |
Au cours du SII, plus de 80 % des patients considèrent leur niveau d’information comme satisfaisant. Les gastroentérologues sous-estiment le recours de leurs patients à des traitements alternatifs. Ce recours est lié à l’ancienneté du SII, l’alternance diarrhée-constipation, les ballonnements et l’anxiété-dépression. Ces diverses thérapeutiques alternatives ne donnent pas un niveau de satisfaction supérieur aux traitements traditionnels.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A35 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.