P.40 Variation du transit colique chez les patients obèses morbides après pose d’un ballon intragastrique - 28/12/09
Résumé |
Rationnel |
Les troubles fonctionnels digestifs sont fréquents chez le patient obèse morbide. Cependant le temps de transit colique n’a jamais été documenté dans ce groupe de patients. De plus, le régime hypocalorique et la pose d’un ballon intragastrique peuvent modifier la réponse colique à l’alimentation, facteurs de la motricité digestive.
Le but de cette étude était de 1) réaliser une mesure du temps de transit colique chez des patients obèses et de rechercher s’il existait une association entre le transit mesuré, les plaintes du patient, leur activité physique, et la composition corporelle des individus ; 2) de rechercher une modification du transit colique après traitement par pose d’un ballon intragastrique.
Patients et Méthodes |
33 Patients consécutifs (36±2 ans, 3 hommes) ont bénéficié dans le cadre de la prise en charge de l’obésité (IMC>35 ou IMC>30 associé une comorbidité), d’une mesure du temps de transit colique à l’aide de marqueurs radio-opaques (CTTransit, Plastimed), d’une étude de la composition corporelle par Dual Energy X-ray Absorptiometry et d’une étude de l’activité (Sense Wear Pro) avant la pose du ballon gastrique, et 6 mois après la pose, d’une nouvelle évaluation par ces techniques.
Résultats |
Avant traitement, le temps de transit colique permet de distinguer 3 groupes de patients : ceux à transit accéléré (< 12 heures, n=9, 27 %), normal (12 à 68 heures, n=22, 66 %) et ralenti (> 68 heures, n=2, 6 %). Ces différents groupes étaient comparables, en âge, IMC, composition corporelle (masse maigre, masse grasse), et actimètrie (p=NS).
Six mois après la pose du ballon intragastrique, on observait une augmentation du temps de transit colique (25,3±5,3 vs 39,3±9,2 heures, p=NS) par ralentissement dans le côlon gauche (8,5±2,5 vs 15,9±4 heures, p<0,01). Les variations du temps de transit retrouvées dans le côlon droit (10,7±2,8 vs 16,3±4,3 heures) et le recto-sigmoïde (5,7±11,6 vs 7,2±2,6 heures) n’étaient pas statistiquement significatives. La pose du ballon était associée à une diminution significative de l’IMC (34±5 vs 38±4, p<0,01). Les variations du temps de transit colique n’étaient pas corrélées à l’importance de la variation pondérale.
Conclusion |
Un transit ralenti est observé chez 6 % des patients obèses morbides et un transit accéléré chez 22 %. Après pose d’un ballon intragastrique, le transit s’allonge principalement dans le côlon gauche. Ces résultats suggèrent que contrairement à ce qui est observé chez l’enfant, l’obésité morbide n’est pas associée à une fréquence accrue de la constipation. Les mécanismes responsables du ralentissement du transit colique après pose d’un ballon intragastrique restent à préciser.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A39 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.