P.46 La dégradation de la qualité de vie provoquée par le reflux gastro-œsophagien est independante des symptômes - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
Les échelles de qualités de vie (QdV) sont reconnues utiles au suivi des patients ayant un reflux gastro-œsophagien (RGO). Leur utilisation est peu répandue car leur intérêt par rapport à la prise en compte des plaintes symptomatiques n’est pas connu et la détermination de tous les items des échelles peut être jugée fastidieuse. La reconnaissance d’une association entre certains symptômes de reflux et l’altération d’un ou plusieurs items de la QdV pourraient inciter le praticien à l’utilisation d’une échelle.
Le but de cette étude était de déterminer les symptômes de reflux qui sont associés à la dégradation de certains items ou de leur globalité dans les échelles de QdV SF12, généraliste, et Reflux-Qual®, spécifique du RGO.
Patients et Méthodes |
Une étude menée chez 2 491 médecins généralistes a pu recueillir la fréquence des symptômes de reflux typiques (pyrosis, régurgitations, brûlures épigastriques) et moins typiques (toux chronique, gêne pharyngée, dysphagie, odynophagie) et de leur incidence nocturne, chez 8 455 patients ayant un RGO. Les échelles de QdV SF12 et Reflux-Qual® étaient complétées et le lien entre les items de chaque échelle était calculé par corrélation matricielle. Les associations entre les symptômes et ces items étaient cherchées par une analyse factorielle de correspondance multiple.
Résultats |
L’âge moyen des patients était de 52,4±0,1 ans, 56,5 % étaient des hommes. 77,2 % des patients avaient des brûlures épigastriques, 69,9 % un pyrosis, et 63,3 % des régurgitations acides. 30,6 % avaient une toux chronique, 30,0 % une gène pharyngée, 17,9 % une dysphagie et 8,0 % une odynophagie. La symptomatologie du RGO s’accompagnait de réveils nocturnes au moins une fois par semaine chez 67,4 % des patients. Le pyrosis était quotidien chez 50,2 % des patients. Les 8 items du questionnaire SF12 étaient abaissés avec prédominance sur la santé générale (-0,97) et le rôle émotionnel (-0,84). Les 7 items de qualité de vie (1 à 5) selon Reflux-Qual® étaient abaissés avec prédominance sur le retentissement psychique (3,3) et l’alimentation (3,4). Il existait une forte corrélation entre les items de Reflux-Qual®, permettant de distinguer 4 groupes de patients selon la sévérité de la dégradation de la QdV. En revanche, aucun item de Reflux-Qual® pris isolement n’était assez discriminant pour permettre cette distinction. L’analyse factorielle montrait que ni la présence d’un symptôme isolé ou d’une association, ni la fréquence ou l’incidence nocturne d’un de ces symptômes n’était associé à l’altération de l’échelle SF12 ou du Reflux-Qual®.
Conclusion |
L’échelle Reflux-Qual® est la plus discriminante pour grader l’altération de la QdV. Aucun symptôme de RGO, isolé ou en association, ne permet de suspecter une altération de la QdV des patients. L’utilisation de Reflux-Qual® doit être préconisée pour évaluer l’efficacité des thérapeutiques du RGO.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A42 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.