P.108 Les dimorphismes génétiques Ala16Val de la superoxyde dismutase à manganèse et G463A de la myéloperoxydase modulent le risque de surcharge hépatique en fer et de la survenue du carcinome hépatocellulaire au cours de la cirrhose alcoolique - 28/12/09
Résumé |
Rationnel |
Des polymorphismes génétiques affectant l’activité d’enzymes antioxydantes pourraient influencer la carcinogénèse hépatique d’origine alcoolique. Dans la mitochondrie, la superoxyde dismutase à manganèse (MnSOD) transforme l’anion superoxyde en peroxyde d’hydrogène (H2O2), qui peut être transformé par la myéloperoxydase (MPO) en anion hypochlorite (ClO-), hautement réactif, ou diffuser hors de la mitochondrie où il sera transformé par la catalase (CAT) peroxysomale en eau. Les dimorphismes Ala16Val-MnSOD, G463A-MPO et T262C-CAT confèrent une activité enzymatique respectivement accrue pour les allèles Ala-MnSOD, G463-MPO et T262-CAT.
Patients et Méthodes |
Dans une cohorte de 190 patients alcooliques ayant une cirrhose et suivis prospectivement pour le dépistage du carcinome hépatocellulaire (CHC), les génotypes associés à ces trois enzymes ont été déterminés. La teneur hépatique en fer a été évaluée sur la biopsie hépatique initiale selon le score semi-quantitatif de Deugnier modifié.
Résultats |
Au cours du suivi, 51/190 (26,8 %) malades ont développé un CHC. L’allèle Ala-MnSOD était associé à une incidence actuarielle plus élevée de CHC (RR=3,6 [95 %CI : 1,4-9,4], Logrank=0,001, incidence à 5 ans : 25,0 % vs 9,1 %), de même que l’allèle G-MPO (RR=4,7 [95 %CI : 2,2-11,1], Logrank<0,0001, incidence à 5 ans : 30,8 % vs 0 %) alors que le dimorphisme T262C CAT n’avait aucun effet (LogRank=0,5). Quatre groupes de malades ont été constitués en fonction de l’association des génotypes de la MnSOD et de la MPO rendant compte d’une production croissante de H2O2 et ClO- [Groupe 1 : 2Val-MnSOD/1ou2A-MPO (10,1 %) ; groupe 2 : 2Val-MnSOD/2G-MPO (13,7 %) ; groupe 3 : 1ou2Ala-MnSOD/ 1ou2A-MPO (25,4 %) ; groupe 4 : 1ou2Ala-MnSOD/2G-MPO (50,7 %)]. Le score de fer hépatique augmentait progressivement dans chaque groupe (0,4 vs 0,7 vs 2,2 vs 2,9 respectivement, P=0,001), tandis qu’un risque accru de survenue du CHC était noté dans le groupe majoritaire (groupe 4 : 1ou2Ala-MnSOD/2G-MPO : RR=2,3 [IC95 % : 1,5-3,5], Logrank<0,0001, incidence à 5 ans : 37,1 % vs 4,4 % dans les 3 autres groupes).
Conclusion |
L’hétérogénéité génétique d’enzymes antioxydantes responsable de la production mitochondriale de H2O2 et ClO-conditionne la surcharge hépatique en fer et a une influence majeure sur le risque de CHC au cours de la cirrhose alcoolique.
Remerciements, financements, autres |
AFEF (appel d’offre 2007).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A73 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.