P.158 Dans la « vraie vie », l’infliximab est aussi efficace dans les formes luminales prédominantes que dans les formes fistulisantes prédominantes de la maladie de Crohn (MC) : une étude retrospective - 28/12/09
Résumé |
Objectif |
L’efficacité et la tolérance des traitements sont analysées dans des essais thérapeutiques conduits selon une méthodologie rigoureuse. Ceux-ci ne reflètent cependant que très imparfaitement les conditions rencontrées en pratique clinique quotidienne. Nous avons donc rétrospectivement analysé l’efficacité et la tolérance de l’infliximab chez les adultes ayant une MC, traités dans notre service entre 2006 et 2008.
Patients et Méthodes |
Les dossiers médicaux de 58 malades (34 femmes ; âge médian : 29 ans ; 37,9 % sous corticoïdes systémiques, 3,5 % sous budésonide, et 60,3 % sous immunosuppresseurs à S0) ayant une MC depuis 79 mois (médiane ; extrêmes : 1 - 300), ont été revus. Le traitement par infliximab était motivé par des symptômes liés à une MC luminale prédominante chez 29 malades (50 %), et à une forme fistulisante prédominante chez les autres. L’activité de la maladie était évaluée par l’indice de Harvey-Bradshaw (HB) à S0, 6, 14, 30, jusqu’à une période maximale de 12 mois (S54) de traitement. La rémission était définie par un indice de HB≤4, la réponse par sa diminution de 50 % par rapport à l’indice à S0.
Résultats |
A S0 la MC était sévère (indice de HB>12) chez 5 malades (8,6 %), légère à modérée chez 24 (41,4 %), et 28, tous corticodépendants, étaient en rémission (48,3 %). On ne constatait aucune différence entre les malades traités pour une forme luminale prédominante et ceux pour une forme fistulisante prédominante en dehors du fait que dans le 1er groupe davantage de malades étaient corticodépendants (58,6 versus 17,2 % ; P<0,001). La médiane de traitement par infliximab était de 14 mois (3,5 - 43,5). A la fin du recueil des données 42 patients (72,4 %) étaient en rémission, 3 (5,2 %) étaient répondeurs, et 87,5 % recevant des corticoïdes à S0 étaient sevrés. L’infliximab était un échec chez 13 malades (22,4 %). Un effet secondaire était observé chez 29 malades (49 %), parmi lesquels 16 épisodes infectieux bénins (un seul nécessitant une hospitalisation) et 13 effets secondaires dermatologiques. Les patients ayant un indice de HB≤4 à S0 répondaient plus souvent au traitement (23/28, 82,1 % ; 23 en rémission) que ceux ayant une activité légère à modérée (15/24, 62,5 % ; 14 en rémission) et ceux ayant un indice de HB>12 (3/5, 60 % ; 1 en rémission) (P<0,039). Ni la concentration initiale de la CRP, ni le type de traitement à S0, ni la localisation anatomique de la maladie, ni enfin l’indication (forme luminale prédominante versus forme fistulisante prédominante) ne modifiaient la réponse au traitement.
Conclusion |
Dans ce travail portant sur des patients adressés dans un centre de référence, 77,6 % des maladies atteints de MC répondaient à l’infliximab : 5,2 % de réponses cliniques et 72,4 % de rémissions. Le traitement était bien toléré (29 effets secondaires : 16 infectieux dont 1 grave, 13 dermatologiques). Ces résultats étaient comparables entre ceux traités par infliximab pour une forme luminale prédominante et ceux pour une forme fistulisante prédominante.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A97 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.