Compétences de communication non verbale des traumatisés crâniens graves - 01/01/04
S. Aubert, M. Barat * , M. Campan, P. Dehail, P.A. Joseph, J.-M. Mazaux*Auteur correspondant. Unités de rééducation neurologique, UEROS Aquitaine, fédération de neurosciences cliniques, CHU Pellegrin, 33076 Bordeaux cedex, France.
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Objectif. - Le discours du traumatisé crânien grave au stade séquellaire est marqué par d'importantes distorsions : gestion des thèmes, diffluence, contenu elliptique, absence de flexibilité... Cependant, les composantes non verbales régulant la communication ont été peu explorées alors qu'elles jouent un rôle important dans l'interaction sociale. L'objectif du travail est de vérifier les compétences non verbales des blessés crâniens dans le cadre de la pragmatique du discours.
Méthodes. - Quatre jeunes adultes traumatisés crâniens graves, au stade séquellaire ont bénéficié d'une évaluation des « actes d'élocution » en modalité non verbale, adaptée du protocole de Prutting et Kirchner : regard, expressions faciales, posture, prosodie et qualité vocale, gestes. Deux situations de communication ont été examinées : interindividuelle (discours descriptif) et de groupe (discours conversationnel). L'enregistrement vidéo a permis une évaluation semi-quantitative des performances. Les troubles associés ont été pris en compte.
Résultats, discussion. - Chez tous les patients des comportements paraverbaux attendus ont été jugés inadéquats ou n'ont pas été observés. La situation de groupe se révèle plus sensible aux performances non observées ou inadéquates que la situation inter-individuelle. L'inadéquation des paramètres non verbaux est discutée au regard des troubles associés et notamment du syndrome dysexécutif présent chez les quatre patients.
Conclusion. - Ce travail semble authentifier des perturbations non verbales des traumatisés crâniens graves en situation de communication. L'intérêt d'une rééducation par apprentissage de l'interaction communicationnelle et prise de conscience des altérations de la compétence coverbale est souligné.
Mots clés : Traumatisme crânien ; Communication non verbale ; Pragmatique ; Syndrome dysexécutif.
Abstract |
Objective. - Discursive abilities of severe brain injured patient are always impaired: loss of flexibility, lack of cohesion and coherence, often more elliptic. We know few about nonverbal competencies during discourse. The objective is to verify nonverbal abilities of these patients by pragmatic analysis.
Methods. - Four men were examined more than 7 years after severe traumatic brain injury. Nonverbal Prutting and Kirchner Pragmatic Protocol (1987) were done allowing to a qualitative and quantitative measurement of paralinguistic behaviour: prosody and quality of speech, facial expression, posture, gaze, gesture. Two conditions were recorded: dual (descriptive discourse) and group (conversational discourse). Associated impairments such as cognitive and dysexecutive functioning were also investigated.
Results/discussion. - Impoverishment (loss of ability) or impaired inadequacity was observed in all patients. Paralinguistic competences of conversational discourse was worse than descriptive one. Facial expression, gaze functioning, referential gesture were more often impaired. Maladjustment could be interpretated in reference with dysexecutive syndrome.
Conclusion. - In spite of the lack of information about the range of normal pragmatic behaviour, it seems that brain injured patients have shown poor nonverbal abilities during discourse. Rehabilitation training of communication skills would integrate this fact in order to improve interactivity and social relationship.
Mots clés : Traumatic brain injury ; Non verbal communication ; Pragmatic ; Dysexecutive syndrome.
Plan
Vol 47 - N° 4
P. 135-141 - mai 2004 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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