Il est de ces réalités qu’on ne peut nier : le sujet alcoolique est tenu à l’impossible en raison de son incapacité à maîtriser sa consommation d’alcool. S’il en est ainsi et s’il nous met à l’épreuve en tant que thérapeute ou soignant, comment répondre de sa présence qui nous fait face ? Autrement dit, dans quelle mesure peut-on admettre que la rencontre avec le sujet alcoolique est simplement possible ? La question n’est donc pas de savoir si le sujet alcoolique peut (ou doit) changer sa conduite alcoolique mais s’il nous est possible d’aller à son encontre, d’aller au-delà de cette présentation. Pour approcher cette rencontre, il nous faut donc « entrevoir » sa structure inaugurale. Celle-ci nous fait entrer dans un mouvement complexe qui ne se satisfait pas de la pensée ordinaire : la rencontre avec le sujet alcoolique nous transporte bien loin de nos pratiques « raisonnables », elle apparaît comme le lieu d’une étrange expérience dans laquelle le thérapeute ou le soignant est condamné à faire l’épreuve de ses propres limites. Ainsi, comme nous allons le voir à travers des exemples cliniques concrets et à la littérature, la rencontre avec le sujet alcoolique est, à nos yeux, une expérience unique et profondément humaine.

There are of these realities, which we cannot deny: the alcoholic subject is held the impossible because of its incapacity to control its alcohol consumption. If that’s how it is and if he puts us in the test as therapist or looking, how to answer of his presence, which faces us? In other words, in what measure can we admit that the encounter with the alcoholic subject is simply possible? The question thus is not to know if the alcoholic subject can (or must) to change its alcoholic behavior but if it is possible to us to go against him, to go beyond this presentation. To approach this encounter, it is necessary “to make out” its inaugural structure. This one admits us to a complex movement, which is not satisfied with the common thought: the encounter with the alcoholic subject transports us well far from our “reasonable” practices, it appears as the place of a strange experience in which the therapist or looking is condemned to make the test of its own limits. So, as we are going to see it through concrete clinical examples and in the literature, the encounter with the alcoholic subject is, for us, a unique and deeply human experience.