In this study, we investigated the response of inland breeding cormorants Phalacrocorax carbo to a complex spatial configuration of feeding habitats in relation to social and individual feeding strategies. The numbers of feeding trips outside the colony site (Lake Grand-Lieu, western France), where only solitary fishing is used by cormorants, and the number of birds fishing on the lake where social fishing predominates were investigated during the breeding season and compared with the fledging period. From the investigation of feeding trip traffic, we identified three major habitats used by cormorants in the vicinity of the colony site (  km around the colony site) that accounted for 94.1 of the IN flights and 92.0% of the OUT flights (  arrivals and 2404 departures respectively), and notably one area that accounted for 58% of total flights although it is the furthest away. No fundamental change in the relative significance of these feeding grounds for solitary fishing cormorants was found throughout the breeding season, even in a between-years comparison (1996-2001), in contrast to what has often been found elsewhere. Although the peak of foraging activity in the surrounding habitats and also within the lake waters largely coincided with the time when the majority of young had fledged, the index of cormorant numbers (ratio between bird numbers at a given time and that for a baseline date) on the lake remained at a high level until late August compared to movements outside the lake, as a result of regular social fishing (  of fishing numbers). From these findings, we discuss factors governing the selection of feeding grounds throughout the breeding season in relation to energy considerations, feeding strategies and food resources. To cite this article: J.-M. Paillisson et al., C. R. Biologies 327 (2004).

Dans cette étude, nous observons la réponse de cormorans continentaux nicheurs (Phalacrocorax carbo) à l'arrangement spatial complexe des zones alimentaires, en liaison avec les stratégies de pêches individuelle et collective des oiseaux. Les vols alimentaires en dehors du site de la colonie (Lac de Grand-Lieu, Ouest de la France), caractérisés par un mode de pêche individuel, et les effectifs de cormorans en pêche sur le lac, principalement attribuables au mode de pêche sociale, ont été suivis durant la période de reproduction et mis en parallèle avec la chronologie d'envol des jeunes. À partir de l'étude du trafic des vols alimentaires, nous avons identifié trois zones majeures exploitées par les cormorans à proximité du site de reproduction (dans un rayon inférieur à 25 km de la colonie), totalisant 94,1 et 92,0 % des vols (respectivement 1745 entrées et 2404 sorties), dont la principale (58 % de l'ensemble des vols) est pourtant la plus éloignée. Aucun véritable changement dans la contribution relative de ces zones alimentaires pour les cormorans pratiquant le mode de pêche solitaire n'a été trouvé au cours de la saison de reproduction et même lors de la comparaison inter-annuelle (1996/2001), et cela contrairement à ce qui a été souvent noté dans d'autres études. Bien que les pics d'activité des cormorans s'alimentant en dehors mais aussi sur le lac coïncident globalement avec le pic d'envol des jeunes, les indices numériques de cormorans (ratio entre le nombre d'oiseaux à une date donné et celui à une date référence) déterminés sur les eaux du lac sont restés à un niveau élevé jusqu'à fin août, contrairement à l'activité notée en dehors du lac, et cela en correspondance avec le maintien de pêches collectives régulières (  des oiseaux en pêche sur l'ensemble de la saison). À partir de ces résultats, nous discutons des facteurs impliqués dans la sélection des zones alimentaires au cours de la saison de reproduction en liaison avec des considérations énergétiques, les stratégies alimentaires et les ressources trophiques. Pour citer cet article : J.-M. Paillisson et al., C. R. Biologies 327 (2004).