Résistance aux carbapénèmes : vers une nouvelle impasse ? - 02/06/11

Doi : 10.1016/j.antinf.2011.03.005 
N. Grall a, b, A. Andremont a, b, L. Armand-Lefèvre a, , b
a Laboratoire de bactériologie, centre national de référence associé « Résistance dans les flores commensales », hôpital Bichat–Claude-Bernard, AP–HP, 46, rue Henri-Huchard, 75018 Paris, France 
b EA3964 « Émergence de la résistance bactérienne in vivo », université Paris Diderot–Paris 7, site Bichat, 16, rue Henri-Huchard, BP416, 75870 Paris cedex 18, France 

Auteur correspondant.

Résumé

L’émergence de la résistance aux carbapénèmes chez les bacilles à Gram négatif constitue un véritable défi en cela qu’elle conduit à des impasses thérapeutiques. Cette résistance peut être due à des mécanismes chromosomiques (altération de la porine OprD chez Pseudomonas aeruginosa), à l’association de mécanismes de résistances (β-lactamase à spectre étendu [BLSE] et/ou céphalosporinase associée à une perte de la perméabilité membranaire chez les entérobactéries) ou à la production d’enzymes hydrolysant les carbapénèmes. Ce dernier mécanisme est le plus inquiétant par le fait que les gènes codant pour ces enzymes sont habituellement situés sur des éléments génétiques mobiles (plasmides, transposons, intégrons) permettant une dissémination rapide. Les carbapénèmases constituent un groupe hétérogène d’enzymes dont le point commun est d’hydrolyser au moins un des carbapénèmes. Les plus fréquentes sont KPC (classe A d’Ambler), VIM, IMP, NDM (classe B), OXA-48 et OXA-23 (classe D). Ces enzymes sont retrouvées dans une grande variété d’espèces bactériennes (entérobactéries, P. aeruginosa et Acinetobacter baumannii). Les carbapénèmases ont une distribution géographique mondiale, mais certains pays semblent plus spécifiquement touchés. En France, l’isolement de telles souches reste un évènement rare qui correspond presque toujours à une importation. Il est ainsi nécessaire d’appliquer les récentes recommandations du Haut Conseil pour la santé publique et de dépister activement les patients en provenance de zones endémiques.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Carbapenem resistance in Gram-negative bacilli poses a serious threat as it leads to therapeutic dead-end. It might be achieved through selective loss of external membrane permeability (such as OprD porin loss in Pseudomonas aeruginosa), combination of impermeability with various wide-spectrum β-lactamases (extended-spectrum β-lactamase [ESBL] and/or cephalosporinase) or carbapenem-hydrolyzing enzymes i.e., carbapenemases. The latter are of concern as their respective encoding genes are carried by transmissible genetic elements that leads to a wide and rapid dissemination. Carbapenemases encompass heterogeneous enzymes of which denominator is to hydrolyze at least one carbapenem. The most prevalent are KPC (Ambler class A), VIM, IMP, NDM (class B), OXA-48 and OXA-23 (class D). They have been described in a large subset of bacterial species (Enterobacteriaceae, P. aeruginosa and Acinetobacter baumannii). Carbapenemases have been isolated worldwide, yet some countries appear to be specifically stricken. In France, isolation of carbapenem-producing bacteria is still uncommon and most cases are imported. In order to prevent in-hospital dissemination of such superbugs, recently published recommendations from the French High Committee of Public Health have to be applied.

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Mots clés : Carbapénèmes, Carbapénèmases, Résistance, Épidémiologie

Keywords : Carbapenems, Carbapenemases, Resistance, Epidemiology


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Vol 13 - N° 2

P. 87-102 - juin 2011 Retour au numéro
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