La notion d'hyperréactivité conjonctivale (HRC) n'est pas couramment utilisée. Pourtant son existence est justifiée par de nombreux travaux. Cette revue reprend les quelques études publiées sur cette notion. Le test de provocation conjonctival à différents irritants non spécifiques a été utilisé. Chez les patients atteints de conjonctivite allergique, ce test apporte des arguments en faveur de l'existence d'une hyperréactivité bronchique non spécifique, associée aux facteurs spécifiques de nature allergénique. Cette HRC non spécifique pourrait être liée à une inflammation minimale persistante, objectivée chez les sujets atteints de conjonctivite perannuelle aux acariens. Ces constatations permettent de décrire un tableau clinique de l'HRC dont le corollaire est la prise en charge précoce des patients atteints d'HRC, ou de ceux dont l'HRC s'exprime peu, entre les poussées d'HRC spécifique allergénique.

The notion of conjunctival hyperreactivity (CHR) is not used much at present. However, its existence is supported by the results of a number of investigations. Here we will review a number of the publications on this subject. The results of conjunctival provocation tests (CPT) with different non-specific irritants have been reported. In patients with allergic conjunctivitis, a positive CPT is evidence of the coexistence of non-specific bronchial hyperreactivity, which often exists along with allergen-induced bronchial hyperreactivity. Non-specific CHR can also be a sign of persistent minimal inflammation, as observed in patients suffering from allergy to mites. These findings allow us to describe a clinical picture of CHR, with the result that treatment can be started sooner in patients with this condition. Finally, minimal non-specific CHR is often seen in patients between periods of allergen-induced CHR.