Introduction. - La prescription d'un programme de réentraînement individualisé chez le blessé médullaire a prouvé son efficacité, aussi bien pour l'amélioration de la capacité physique des individus, que pour la prévention des risques de survenue des maladies cardiovasculaires. Cependant, si les nécessités d'un reconditionnement physique ont largement fait leurs preuves, les modalités pratiques de son application sont mal codifiées, aucun consensus n'existant quant à l'intensité de l'entraînement à appliquer, son type, sa durée ou sa fréquence.

Objectif. - Réaliser une revue de la littérature afin de répertorier les différents programmes de réentraînement en endurance mis en place, ainsi que d'évaluer leur efficacité, leurs limites, leurs résultats, dans le but de créer un consensus et de formuler des recommandations.

Méthode. - Après consultation des bases de données et de la littérature concernée, 99 références ont été relevées : d'une part, les études ayant analysées les réponses physiologiques à l'exercice chez le blessé médullaire ; d'autre part, les études cliniques ayant mis en place des protocoles de réentraînement à l'effort.

Résultats. - On relève une grande diversité des caractéristiques des protocoles au niveau des outils utilisés de l'intensité, du type, de la durée ou de la fréquence appliqués. Quelles que soient les spécificités de chaque programme, 35 études mettent en évidence une augmentation de la consommation maximale d'oxygène de 9 à 99 %, de la puissance de 19 à 118 %, et une diminution des variables cardiovasculaires sous maximales, à la suite d'une programme d'entraînement allant de 4 à 36 semaines, selon les études.

Discussion - Conclusion. - Il ressort qu'un réentraînement effectué sur un ergomètre pour fauteuil roulant est profitable puisqu'il permet une meilleure maîtrise et utilisation du fauteuil, ainsi qu'une adaptation des réglages de manière individualisée. Les exercices continus ou en créneaux entraînent tous deux des améliorations sur l'adaptation à l'effort. Cependant, les exercices en créneaux paraissent plus bénéfiques car ils reproduisent la nature intermittente des activités de la vie quotidienne et sont mieux tolérés par les sujets. Ainsi, les résultats observés dans les études répertoriées, nous permettent d'énoncer qu'un réentraînement à une intensité d'au moins 70 % de la FCmax, au cours d'une séance de 30 minutes, trois jours par semaine, pendant huit semaines, peut être la base d'un programme de réentraînement en endurance optimale chez le blessé médullaire.

Introduction. - Individualised exercise training programs in spinal cord injury (SCI) individuals are considered highly effective for improving and maintaining capacity for physical activity, as well as for reducing cardiovascular risk. However, no consensus exists on the type, intensity, and frequency of the training programs for SCI.

Objective. - To review the literature about training program characteristics for SCI and describe their efficacy, limits, and results, with the aim of proposing specific recommendations.

Methods. - Query using Medline and Embase databases. Ninety-nine references were found, including the following: Clinical studies examining physical endurance capacity of individuals with SCI, physiological responses to maximal exercise, or cardiovascular differences between sedentary and wheelchair-trained subjects; Articles? investigating the effects of training programmes for SCI.

Results. - Various combinations of training intensity, duration, frequency, type, and ergometers have been proposed for SCI. Whatever the characteristics of the training program, a review of 25 cardiorespiratory training studies involving SCI subjects revealed an average improvement of 9% to 99% in VO_2max, 19% to 118% in power output, and a decrease in submaximal values after 4 to 36 weeks of training.

Discussion - Conclusion. - Wheelchair ergometers seems to be interesting for SCI because it mimics closely the daily motor tasks of wheelchair users and allows for adjustment of the wheelchair. Both continuous and interval training programmes are appropriate, but intermittent exercise intensities may be more beneficial since they mimic the intermittent nature of daily activity patterns. Furthermore, on the basis of the results of these studies, we recommend that training at or above 70% of maximum heart rate, for 30 minutes of rhythmic exercise, three days per week during eight weeks, will provide a sound of basis for design of an endurance exercise programme for people with SCI.