Les traumatismes crâniens (TC) bénins sont en règle a- ou paucisymptomatiques. Dans de rares cas, peuvent cependant apparaître des manifestations neurologiques spectaculaires, malgré l'absence de lésion intracérébrale.

Patients et méthodes. - Afin de décrire la gamme des situations possibles et leur pronostic à long terme, nous avons étudié rétrospectivement 51 enfants ayant présenté ce problème, et recontacté leurs familles (25 familles sur 51).

Résultats. - L'analyse des symptômes dominants après TC bénin nous a conduits à des regroupements syndromiques : pertes de connaissance d'allure syncopale (11 patients), convulsions (six), céphalées majeures accompagnées de signes neurologiques (15), syndromes confusionnels (huit), troubles visuels (six), ictus amnésiques (cinq). Des récidives étaient possibles sur le même mode mais toujours sans séquelle : chez huit enfants sur 11 dans le premier groupe (syncope), un enfant sur six dans le deuxième (convulsion), cinq enfants sur 21 enfants revus ou recontactés à distance des épisodes dans les quatre derniers. Un seul enfant a révélé une maladie épileptique à la suite de sa convulsion post-TC. Onze enfants sur 21 revus ou recontactés dans les quatre derniers groupes ont développé une migraine non invalidante. En dehors de l'enfant épileptique, tous les enfants recontactés à distance (25 enfants) avaient une scolarité normale.

Discussion. - La pathogénie des symptômes des enfants des quatre derniers groupes évoquait un type migraineux : soit chez des enfants migraineux ou appelés à l'être, soit à un stade de maturation cérébrale où le seuil de déclenchement du mécanisme migraineux est bas.

Conclusion. - La bénignité du choc, la normalité de l'imagerie cérébrale faite au décours ou au moment des symptômes dans 25 cas sur 51 (0/11 dans le groupe des syncopes, 6/6 dans le groupe convulsion, 19/34 dans les quatre derniers groupes), la normalité de la conscience et de l'examen au décours des symptômes, permettaient d'être rassurant et de ne pas multiplier les examens complémentaires.

Mild head traumas, as a rule, remain a- or paucisymptomatic. In a few cases however, spectacular manifestations develop despite absence of intracerebral lesion.

Population, methods. - We have studied restrospectively 51 such children and contacted their family in order to clarify the follow-up.

Results. - The dominant symptoms allowed to categorize the following situations: syncope-like loss of consciousness (11 cases), seizures (6), severe headaches with neurologic signs (15), confusion (8), visual disorders (6), amnesic ictus (5). Recurrences were possible but benign: in 8/11 children in the group “syncopes”, in 1/6 in the group « seizures », in 5/21 in the 4 other groups. In the latter 4 groups, 11/21 children developped common migraine. Except for the only case who developed epilepsy later on, scholarship was normal in the 25 cases with sufficient follow-up.

Discussion. - Beside syncopes and seizures, the long-lasting episodes suggested a migrainous pathogeny, perhaps at a maturative stage where the trigger of migrainous mechanism is at a low level in the brain.

Conclusion. - The mildness of the knock, the normality of CT scan including when the symptoms are present and the normality of both consciousness and examination once the symptoms have disappeared allow to avoid further investigations.