Monoxyde de carbone - 16/05/07
M Lhermitte : Professeur, pharmacien.
Centre hospitalier régional universitaire, 5 avenue Oscar Lambret, 59037 Lille cedex France
service d'urgence respiratoire, de réanimation et d'oxygénothérapie hyperbare, hôpital Calmette, centre hospitalier régional universitaire, 59037 Lille cedex France
Résumé |
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz incolore, inodore, non irritant et sans saveur, responsable d'intoxications non rares, graves et méconnues. Ses principales sources dans l'environnement résultent d'une combustion incomplète de produits carbonés (bois, gaz, fioul, tabac). Les circonstances d'intoxication sont surtout accidentelles, saisonnières (période de chauffage) et collectives. Le CO se fixe sur l'hémoglobine avec une affinité bien supérieure à celle de l'oxygène (250 fois plus). La symptomatologie n'est pas spécifique (asthénie, céphalées, vertiges, nausées). Lors d'intoxication grave, apparaissent troubles de conscience, coma hypertonique, réflexes ostéotendineux vifs et signes d'irritation pyramidale. Le CO traverse la barrière placentaire. Des cas de malformation fœtale et des retards intellectuels sont rapportés chez des enfants exposés in utero. L'hémoglobine fœtale a plus d'affinité pour le CO que l'hémoglobine adulte. Les dosages du CO dans le sang se font soit par chromatographie en phase gazeuse après dénaturation de la carboxyhémoglobine, soit par spectrophotométrie d'absorption sans dénaturation. Le dosage du CO dans l'air expiré ou dans l'air atmosphérique se réalise par spectrométrie infrarouge. Le traitement est basé sur l'oxygénothérapie, soit normobare au masque à haute concentration, fort débit et prolongée, soit hyperbare. Le choix entre normobare et hyperbare se fait sur la clinique. Le recours à l'oxygénothérapie hyperbare doit être systématique en cas de troubles de conscience, de troubles neurologiques objectifs ou de grossesse. Sur le plan législatif, les salariés exposés au CO bénéficient d'une surveillance médicale spéciale (11/07/1977). Une valeur moyenne d'exposition (VME) est établie à 50 ppm. L'intoxication au CO est reprise au titre des maladies professionnelles dans le tableau 64.
Plan
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