Les recherches épidémiologiques et cliniques dans le domaine frontière entre psychologie et cancer ont fourni des résultats conséquents, en dépit de la très grande variété des approches utilisées et des objectifs visés: ces résultats permettent de délimiter les domaines dans lesquelles de nouvelles investigations sont encore dignes d'intérêt. Si les essais prospectifs randomisés contrôlés testant l'impact des interventions psychosociales demeurent à notre avis une stratégie incontournable, une attention particulière devraient être apportée aux points suivants: 1) il semble nécessaire d'ajouter aux objectifs standard (survie et qualité de vie) l'évaluation de l'impact sur l'immunité et les rythmes biologiques principaux (circadiens et ultradiens). Des questionnaires plus spécifiques sont à inclure (douleur, sommeil, estime de soi, événements de vie...) et d'autres sont à développer ou à adapter (sexualité, spiritualité, appréhension de la mort); 2) parmi les modalités de prise en charge psychosociale, l'hypnose et/ou l'apprentissage de l'autohypnose apparaît une modalité de choix du fait des résultats déjà obtenus sur des pathologies immunitaires mais aussi en cancérologie. Avec une approche de psychologie clinique, une telle prise en charge pourrait susciter des changements de comportement quant à la maladie mais aussi promouvoir une amélioration des rythmes biologiques (action sur le sommeil...) et peut-être en contre coup, une résilience immunitaire; 3) sur le plan méthodologique, les essais ne peuvent se faire en aveugle. L'effort doit porter sur les effectifs qui se sont avérés insuffisants dans de nombreux essais mais aussi sur les populations cibles: les patients cancéreux en palliatif en bon état général paraissent les mieux placés pour ce type d'investigation sachant que les interventions psychosociales améliorent généralement la qualité de vie.

Epidemiological and clinical researches in the borderline domain between psychology and cancer have produced consequent results, despite the large variety of employed approaches and aimed goals: these results permit to define domains where new investigations still appear promising. If randomized prospective controlled trials that test the impact of psychosocial interventions, constitute to our mind a strategy that must not be bypassed, a special attention should be focussed on the following topics: 1) it seems necessary to add to standard goals (survival and quality of life) the evaluation of the impact on immunity and main biological rhythms (circadian and ultradian). Specific questionnaires should be included (pain, sleep, mood, self-esteem, life events...) and others may need to be developed or adapted (sexuality, spirituality, coping with death); 2) among types of psychosocial management, hypnosis and/or learning of self-hypnosis appears to be a modality of choice since some results have already been obtained on immune pathologies and also on cancer. Mixed to an approach of clinical psychology, such a management could arouse behavior changes toward pathology but also promote an improvement of biological rhythms (action on sleep...) and perhaps, by the way, an immune rebound; 3) on a methodological point of view, trials cannot be double-blind. The effort must then concern sample sizes, that were often insufficient in many trials, but also targeted populations: palliative cancer patients with a good performance status seem more relevant for this type of investigation, since psychosocial interventions usually improve quality of life.