Les variants rares du VIH-1 - 11/09/11
, F. Simon bRésumé |
La pandémie à VIH est due aux virus de type 1 groupe M (VIH-M). À côté de ces virus majoritaires, il existe de nombreux variants divergeant génétiquement, ayant conduit à la définition des VIH-2 et des groupes N, O et P au sein du VIH-1. Ces derniers sont le résultat de passages inter-espèces indépendants de virus présents chez les chimpanzés et les gorilles des plaines de l’Ouest de l’Afrique centrale. Ces sources simiennes et la nécessaire adaptation à l’espèce humaine sont à l’origine de caractéristiques génomiques, phylogénétiques, et de propriétés virales, propres à chaque groupe. L’histoire naturelle des infections associées à ces variants semble néanmoins similaire à celle des VIH-M, avec une forte réplication virale in vivo associée à une immunodépression continue. Ces variants non-M ont tous été décrits pour la première fois chez des patients d’origine camerounaise. L’ouest de l’Afrique centrale est ainsi l’épicentre des épidémies à variants non-M, et la circulation hors de cette région est anecdotique, en dehors de la France. Au Cameroun, berceau de tous les groupes décrits actuellement, les infections VIH-O représentent 1 % des infections VIH, tandis que seuls 15 cas d’infections VIH-N et deux infections VIH-P ont été rapportés à ce jour. Si la diversité génétique importante de ces variants nécessite l’utilisation d’outils spécifiques d’identification sérologique et de caractérisation moléculaire, le diagnostic et le suivi virologique de ces infections apparaissent désormais possibles avec les trousses commerciales actuelles ; en revanche, très peu de données sont disponibles sur la réponse au traitement antirétroviral et la conduite à tenir en cas d’échec. Malgré l’amélioration des connaissances sur ces variants rares, il persiste de nombreuses et fascinantes questions sur leur origine, leur évolution génétique et les raisons de leur faible diffusion épidémiologique. Leur découverte, ainsi que la description ces dernières années de nombreux virus simiens, démontre une dynamique de transmission à l’homme, rendant probable l’existence d’autres variants ; il convient donc de poursuivre une veille sanitaire, en particulier devant toute discordance dans l’algorithme de dépistage et de prise en charge thérapeutique des infections à VIH.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
The HIV pandemic is caused by viruses of type 1 group M (HIV-M). Beside the majority of these viruses, there are many genetically divergent variants, leading to the definition of HIV-2 and groups N, O and P in HIV-1. HIV-1 groups are the result of independent cross-species of viruses from chimpanzees and gorillas living in Western Central Africa. These simian origins and the necessary adaptation to the human species are the sources of genomic characteristics, phylogenetic and viral properties, specific to each group. The natural history of the infections associated to these variants nevertheless seems similar to that of HIV-M, with a high viral replication in vivo associated with immunosuppression. These non-M variants have all been described for the first time in patients of Cameroonian origin. The Western Central Africa is the epicenter of the epidemics of non-M variants, and the diffusion outside this area is anecdotal, except in France. In Cameroon, the origin of all groups currently described, HIV-O infections account for 1% of HIV infections, while only 15 cases of HIV-N infections and two HIV-P infections have been reported to date. If the important genetic diversity of these variants requires the use of specific tools for serological identification and molecular characterization, diagnosis and virological monitoring of these infections now appear possible with current commercial kits; however, very little data are available on the response to antiretroviral therapy and no recommendations are defined in case of failure. Despite improved knowledge of these rare variants, many fascinating questions persist about their origin, genetic evolution and reasons for their low epidemiological diffusion. Their discovery and the description of many simian viruses, demonstrates a dynamic transmission to humans, making it likely that there are other variants; we should therefore pursue a health monitoring, especially in front of any discrepancy between screening and therapeutic management of HIV infections.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : VIH-1, Groupe O, Groupe N, Groupe P, VIS, diversité génétique
Keywords : HIV-1, Group O, Group N, Group P, SIV, Genetic diversity
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Vol 13 - N° 3
P. 170-183 - septembre 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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