L'adolescence est le passage obligé de l'enfance à l'âge adulte. C'est une période de fragilité psychologique et de métamorphose. La pathologie mammaire, bien que peu fréquente à cette période de la vie, est source d'inconfort et d'angoisse. On distingue essentiellement les dysmorphies, à la limite de la pathologie, et la pathologie tumorale, quasiment toujours bénigne et dominée par l'adénofibrome. En ce qui concerne les dysmorphies, elles sont le plus souvent mineures mais nécessitent parfois, en cas de mauvaise tolérance, une prise en charge chirurgicale (plastie de réduction, implants mammaires). L'hypertrophie mammaire juvénile est une forme rare de dysmorphie mammaire qui apparaît chez la jeune fille souvent avant le début des règles et qui évolue en 3 à 9 mois. Concernant les tumeurs, le diagnostic se fait grâce à la clinique associée à l'échographie qui est l'examen complémentaire de choix à cet âge. L'adénofibrome relève le plus souvent d'une simple surveillance et seule une taille importante (> 3 cm) ou une évolution de la lésion feront proposer une exérèse chirurgicale. Un temps de doublement inférieur à 6 mois doit cependant faire évoquer une tumeur phyllode et justifie une exérèse chirurgicale. Il existe par ailleurs à cet âge une forme particulière et rare d'adénofibrome, appelée forme juvénile, caractérisée par une lésion souvent très volumineuse (> 5 cm) avec une croissance rapide dont l'exérèse seule permet de la différencier d'une tumeur phyllode. Les autres pathologies (mastopathies, abcès, cancer) sont exceptionnelles à ce moment de la vie. Bien que la bénignité soit la règle il faut rester vigilant devant un nodule de présentation ou d'évolution inhabituelle et ne pas hésiter à avoir recours à l'histologie.