Réflexions sur la prise en charge du diabétique de type 2 : les incompréhensions de l’alliance médecins généralistes-diabétologues - 22/12/11
V. Le Pautremat [1],
H. Bihan [2],
J. Cahen-Varsaux [3],
A. Deburge [4],
O. Dupuy [5],
G. Errieau [6],
A. Hartemann [7],
M. Lévy [8],
M. Popelier [9],
G. Reach [2],
M. Varroud-Vial [10],
P. Vexiau [11]
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Ce travail a pour but de réfléchir sur les freins à l’orientation des diabétiques de type 2 vers les diabétologues. Il s’agit d’une étude qualitative menée en Île-de-France auprès de 12 médecins généralistes, 12 diabétologues et 24 patients par des entretiens en face à face.
Résultats : Les médecins généralistes considèrent la prise en charge du diabète de type 2 comme partie intégrante de leur activité. Ils adressent tardivement leurs patients aux diabétologues, en majorité à un niveau d’HbA1c de 9 %. Les principaux freins à ce recours sont un doute sur la valeur ajoutée des diabétologues, les difficultés à obtenir un rendez-vous et la crainte de perdre leur patient. Les diabétologues reprochent aux médecins généralistes de ne pas être assez conscients des risques d’une HbA1c entre 7 et 9 % pendant des années ; ils se sentent perçus essentiellement comme des intensificateurs thérapeutiques et urgentistes dont les missions essentielles seraient d’instaurer l’insulinothérapie et de gérer les complications. Bien que généralistes et diabétologues s’accordent sur la nécessité d’une meilleure communication, il existe un sentiment de concurrence entre eux plutôt que de réelle complémentarité.
Conclusion : Ce manque de concertation ainsi que la nécessité de gérer au mieux une ressource spécialisée relativement réduite par rapport au nombre croissant de diabétiques suggèrent qu’il est nécessaire de rechercher des solutions afin d’optimiser la coopération entre médecins généralistes et diabétologues.
The objective of this study was to determine barriers to type 2 diabetic patient referrals to diabetologists. A qualitative study was conducted in the greater Paris metropolitan area. Face to face interviews were conducted among 12 primary care practitioners, 12 diabetologists, and 24 patients.
Results: The primary care practitioners consider type 2 diabetes (T2D) management as an integral part of their practice. They refer their patients to diabetologists late, for a majority when HbA1c is 9%. The primary obstacles to referrals are doubts on the diabetologist’s added value, difficulties in getting an appointment, and fear of losing their patient. The key criticisms launched by diabetologists against the primary care physicians are: they have not been sufficiently aware on the risks of HbA1c between 7 and 9% for years; the diabetologists feel that they are mainly perceived as treatment intensifiers and emergency care physicians whose main job would be to initiate insulin therapy and manage complications. Although the primary care practitioners and diabetologists agree on the need for better communication, there is a feeling of competition among them rather than real complementarity.
Conclusion: This lack of cooperation in addition to the need to manage at best a relatively reduced specialized resource in relation to the growing number of diabetics, suggest that it is necessary to develop solutions designed to optimize cooperation among primary care physicians and diabetologists.
Mots clés : Diabète de type 2 , parcours de soins , médecins généralistes , diabétologues , concertation
Keywords:
Type 2 diabetes
,
patient flow
,
primary care physicians
,
diabetologists
,
cooperation
Plan
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Vol 5 - N° 6
P. 613-618 - décembre 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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