L'objectif général de l'enquête était d'évaluer le risque pour la santé des travailleurs de carrières exposés aux poussières. Elle a été réalisée dans la région Auvergne.

L'objectif était d'étudier l'état de santé de ces travailleurs par une enquête transversale et descriptive, centrée sur l'appareil respiratoire, notamment en évaluant la prévalence de pneumoconioses.

Méthodologie : les symptomatologies oculaire, O.R.L. et respiratoire ont été étudiées par interrogatoire et examen clinique, chez 259 travailleurs. La prévalence des anomalies de type pneumoconiotique (lecture B.I.T.) a été évaluée sur 186 radiographies pulmonaires de face.

Résultats : l'âge moyen était de 39 ± 11 ans. L'ancienneté moyenne dans la fonction était de 10 ± 8 ans. Cinquante pour cent des travailleurs interrogés étaient fumeurs. Respectivement 25 % et 14 % signalaient une toux et une expectoration quotidiennes ou hivernales. Quarante-quatre pour cent se plaignaient de nez bouché ou sec. A l'examen clinique, une obstruction nasale a été observée chez 21 % des salariés. Trente-deux pour cent signalaient des sensations de grains de sable dans les yeux. Sur les clichés radiographiques, 9 sur 186 présentaient de petites anomalies arrondies ou irrégulières de densité supérieure ou égale à 0/1, soit 4,8 %. Parmi ceux-ci, 1 présentait une densité 1/2, soit 0,6 %.

Conclusion : les prévalences des signes irritatifs semblent élevées. Elles sont similaires à celles déjà publiées. La prévalence et la gravité des anomalies radiologiques sont modérées. Les auteurs proposent des règles de prévention médicale (importance de la radiographie systématique) pour la gestion du risque.

Les auteurs ont confronté les résultats de l'enquête technique à ceux de l'enquête médicale. L'exposition aux poussières est probablement excessive sur les sites étudiés, expliquant la prévalence élevée de signes irritatifs chez les travailleurs. Les effets de cette exposition sur le parenchyme pulmonaire sont plus discrets, soit parce que les poussières inhalées sont peu silicogènes, soit parce que la durée de l'exposition est encore trop courte.

The aim of this survey was to assess the health risk in current quarries workers exposed to dusts, in a French area (Auvergne).

A descriptive cross-sectional survey studied the health state, focusing on the respiratory tract, and particularly investigated the prevalence of pneumoconiosis.

Method: the prevalence of ocular, ENT and respiratory symptoms were studied by questionnaire and physical examination of 259 workers. One hundred and eighty-six large-sized chest x-ray films were read, with the reference to standard I.L.O. films, to estimate the prevalence of pneumoconiosis.

Results: the mean age was 39 ± 11 years and mean employment duration was 10 ± 8 years. Fifty per cent of the workers were smokers. Respectively 25 % and 14 % had symptoms of chronic cough and chronic phlegm. Forty-four per cent complained of nasal dryness or nasal obstruction. During the physical examination, a nasal obstruction was noted among 21 % workers. Thirty-two per cent of the workers complained of inflamed eyes. The prevalence of workers with profusion of small opacities (rounded or irregular) greater or equal to 0/1 was 4.8 % (9/186) including one worker with 1/2.

Conclusion: a high prevalence of irritation symptoms was observed. These results are consistent with the published data. The prevalence and the seriousness of radiological abnormalities are moderate. Medical preventive measures of the risk management are proposed.

Results of the two surveys are synthetized. The exposure to dusts appears excessive on the studied sites. It could explain the high prevalence of irritation symptoms among the workers.

The effects of this exposure on the lung parenchyma are more discrete either because the inhalated dusts do not present a silicogenic risk, or because the latency and duration of exposure are not long enough yet.