Une enquête visant à évaluer les niveaux d'exposition aux poussières inhalables et à en rechercher les facteurs de variation a été conduite en 2001 parmi les salariés exposés aux poussières de bois de l'agglomération lilloise.

Toutes les entreprises de deux services interentreprises de médecine du travail lillois (couvrant 15 000 entreprises) où au moins un salarié était exposé aux poussières de bois ont été sollicitées pour participer à cette étude (n = 400). Parmi elles, 129 entreprises ont répondu à un questionnaire technique permettant une meilleure connaissance des pratiques de ces entreprises. Quarante-quatre de ces entreprises ont été tirées au sort (dont 22 entreprises à risque a priori important d'y observer un niveau élevé de poussières). Des prélèvements individuels de poussières inhalables ont été réalisés dans 42 de ces entreprises, en collaboration avec la CRAM Nord Picardie et les médecins du travail concernés.

142 prélèvements de poussières inhalables étaient exploitables. La moyenne géométrique (MG) de la concentration pondérale de ces poussières était de 1,44 mg/m ³ et 97 prélèvements (68 %) étaient supérieurs à la valeur moyenne d'exposition actuelle (1 mg/m ³ ). Il existait une augmentation significative de la concentration pondérale en poussières inhalables pour les activité de ponçage du bois (MG x 2,18 IC95 %[1,55-3,06]), lorsque le captage n'était pas systématiquement disposé face à l'émission des poussières (MG x 2,36 IC95 %[1,50-3,73]) et lorsque le medium density fiberboard représentait plus de 10 % des bois utilisés (MG x1,51 IC95 %[1,04-2,17]).

La réalisation de cette étude et la diffusion des résultats à l'ensemble des participants a permis de sensibiliser les entreprises et médecins concernés sur les niveaux encore trop élevés d'exposition aux poussières de bois aux différents postes de travail étudiés.

A survey to assess the levels of exposure to inhalable dust and to determine their factors of variation was conducted in 2001 among workers exposed to wood dust in the Lille metropolitan area.

Two intercompany occupational medicine departments in Lille (covering 15000 companies) asked all companies with at least one worker exposed to wood dust to participate in this study (n = 400). In all, 129 companies answered a technical questionnaire that provided information about their work practices: 44 were randomly selected for onsite assessments (including 22 with a presumed high risk of elevated wood dust levels). Individual inhalable dust samples were taken in 42 of these companies, in a collaboration between the Lille Occupational Health Institute and Research Center, the North Picardy CRAM and the occupational physicians concerned.

142 inhalable dust samples could be used. The geometric mean (GM) of the dust concentrations monitored (weight per volume) was 1.44 mg/m ³ , and 97 samples (68 %) were greater than the current allowable time-weighted average (1 mg/m ³ ). The concentration of inhalable dust increased significantly for wood sanding (GM x2.18 95 %CI [1.55-3.06]), when exhaust was not systematically collected directly across from the dust emission source (GM x2.36 CI [1.50-3.73]) and when medium density fiberboard represented more than 10 % of the wood used (GM x1.51 CI [1.04-2.17]).

Conducting this study and diffusing its results to all of its participants has sensitized the companies and physicians concerned about the levels of wood dust, which remain too high at many of the workstations studied.