La transplantation d’organes peut occasionner, dans un nombre non négligeable de cas, des troubles psychologiques. Cet article, qui se concentre sur la greffe cardiaque, avance quelques pistes pour interpréter certains de ces troubles relatés par la littérature médicale et psychopathologique. Il s’agira ici de mettre en lumière, grâce à la notion d’image du corps, le réseau de liens qui se tisse entre le vécu corporel et le développement ou le maintien de l’identité personnelle. Il sera ainsi question des limites anthropologiques et éthiques d’une compréhension exclusivement mécaniste de l’être humain qui peut affecter aussi bien le patient que l’efficacité thérapeutique eu égard notamment à la qualité de vie dans la période post-greffe.

Organ transplantation can cause significant psychological problems for a considerable number of recipients. In this article focusing on heart transplantation, we consider ways of interpreting these problems presented in the medical and psychopathological literature. Our objective was to highlight the notion of the body image and the relationships which are established between the life of the body and the development and maintenance of self identity. This approach leads to question the anthropological and ethical limitations of an exclusively mechanistic comprehension of human beings which can affect both the patient and therapeutic efficacy in terms of quality of life in the post-transplantation period.