Maladie de Willebrand - 01/01/01
Centre d'exploration biologique des maladies hémorragiques et thrombotiques, laboratoire d'hématologie, CHU Hôtel-Dieu, 44000 Nantes France
Service d'hématologie, hôpital Antoine-Béclère, 92 Clamart France
Directeur de l'unité 143 de l'Inserm, hôpital Bicêtre, 84, rue du Général-Leclerc, 94276 Kremlin-Bicêtre cedex France
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Résumé |
La maladie de Willebrand (MW) est une des plus fréquentes anomalies constitutionnelles de l'hémostase touchant les deux sexes, avec une prévalence d'au moins 1 %. Les principaux symptômes sont des épistaxis, des gingivorragies, des ménorragies et des saignements après une extraction dentaire ou un acte chirurgical. La MW est liée à une anomalie du facteur Willebrand (VWF). Le VWF est une protéine multimérisée qui a deux grandes fonctions dans l'hémostase : elle joue un rôle clé dans les interactions des plaquettes avec la paroi vasculaire lésée et elle assure le transport et la protection dans le plasma du facteur VIII. Ces fonctions requièrent l'assemblage de sous-unités du VWF en multimères de haut poids moléculaire, et leur interaction avec différents ligands. Des anomalies moléculaires du gène du VWF peuvent interférer avec la biosynthèse de la molécule ou avec sa liaison à des ligands spécifiques. Il existe trois grands groupes de MW : le type 1, caractérisé par un déficit quantitatif partiel en VWF, le type 2 caractérisé par une anomalie qualitative, le type 3 caractérisé par un déficit total. Le type 2 est subdivisé en quatre principaux variants moléculaires (2A, 2B, 2M et 2N) différenciés par des subtilités de l'analyse phénotypique. Ces six catégories principales correspondent à des mécanismes physiopathologiques différents entraînant des caractéristiques cliniques et thérapeutiques distinctes. À ce jour, plus de 100 mutations du gène du VWF ont été décrites, et l'analyse de l'acide désoxyribonucléique (ADN) est particulièrement utile pour classer les variants. Il y a deux grandes options thérapeutiques pour le traitement des accidents hémorragiques ou leur prévention : la desmopressine et les concentrés plasmatiques de VWF. La desmopressine induit la libération du facteur VIII et du VWF endogène à partir des compartiments cellulaires, augmentant leur taux circulant de deux à cinq fois et permettant la correction du déficit du facteur VIII et de l'allongement du temps de saignement. Ainsi, la desmopressine est le traitement de choix dans le type 1 qui représente 70 à 80 % des cas. Chez tous les patients avec une MW de type 3 et chez certains patients avec une MW de type 2, la desmopressine est inefficace (voire contre-indiquée) et il est nécessaire de recourir aux concentrés de VWF. Le syndrome de Willebrand acquis est rare et probablement sous-estimé. Il résulte d'une anomalie acquise du VWF et est souvent associé à une pathologie sous-jacente : syndrome lymphoprolifératif, néoplasie, maladie auto-immune... Le mécanisme physiopathologique, ainsi que la réponse au traitement, dépendent clairement de l'affection associée.
Mots-clés : facteur Willebrand, maladie de Willebrand, génétique du facteur Willebrand, desmopressine, concentrés de facteur Willebrand
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