Les mycoses ORL - 21/02/08
Audrey Rousseau [1],
Muriel Cornet [2],
Françoise Carnot [1],
Daniel Brasnu [3],
Patrick Bruneval [1],
Cécile Badoual [1]
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L’immunodépression et les voyages outre-mer constituent des facteurs de risque importants d’infections à agents normalement peu pathogènes et/ou inhabituels, notamment fongiques. De telles infections, jusqu’alors exceptionnelles et méconnues des cliniciens, ont fait leur apparition en pratique clinique courante. Les infections fongiques de la sphère ORL sont fréquentes dans les formes disséminées de la maladie et peuvent mimer un carcinome ou être à l’origine d’une obstruction des voies aérodigestives supérieures. Les agents levuriformes les plus fréquemment en cause sont Candida albicans, Cryptococcus neoformans, Histoplasma capsulatum variant capsulatum, Blastomyces dermatitidis, Paracoccidioides brasiliensis et Coccidioides immitis. Les autres agents fongiques responsables sont, entre autres, les Aspergillus, les Mucorales et Rhinosporidiumseeberi. Ces microorganismes sont, pour la plupart d’entre eux, à l’origine de tableaux cliniques, paracliniques et histologiques similaires. Dans le cadre d’une atteinte de la sphère ORL avec lésions endoscopiques ulcérées ou hypertrophiques, l’existence d’une réaction inflammatoire mixte, granulomateuse et purulente, associée à une hyperplasie pseudoépithéliomateuse, ne doit pas faire porter à tort le diagnostic de carcinome. Une recherche attentive de microorganismes, par les colorations spéciales de Grocott et PAS, est indispensable au diagnostic. Seul le pathologiste averti évoquera une mycose dont le diagnostic sera confirmé par la culture et contribuera à la prise en charge adaptée du patient.
Mycoses of the head and neck |
In recent years, mycoses have emerged as important infections in clinical practice. This phenomenon is explained by the ever growing number of immunocompromised patients and the increasing number of people travelling in areas where fungal diseases are endemic. Head and neck infections are common in disseminated mycoses and may simulate carcinoma or cause upper airway obstruction. The most frequent causative yeasts or yeast-like organisms include Candida albicans, Cryptococcus neoformans, Histoplasma capsulatum var capsulatum, Blastomyces dermatitidis, Paracoccidioides brasiliensis and Coccidioides immitis. Other causative fungal pathogens include Aspergillus fumigatus and less frequently, Rhizopus oryzae and Rhinosporidium seeberi. Since in most cases their pathophysiology is similar, those microorganisms share a common clinical pathological presentation. Symptoms such as dysphonia or dysphagia associated with hyperplastic and ulcerative lesions on endoscopic examination should prompt biopsies. A purulent or granulomatous inflammatory tissue reaction with pseudoepitheliomatous hyperplasia warrants caution since it may lead to a mistaken diagnosis of carcinoma. The pathologist must look carefully for microorganisms with Grocott and PAS stains. The causative agent can be identified if the pathologist is aware of the risk. Positive culture is needed to institute adequate treatment.
Mots clés :
ORL
,
mycoses
,
levures
,
filaments
Keywords: head and neck , mycoses , yeasts , hyphae
Plan
© 2005 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 25 - N° 2
P. 104-116 - avril 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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