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Le suicide - 21/02/08

Doi : PM-30-35-1719 

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Rappel historique

Les définitions du suicide mettent en évidence une très grande variation selon les époques, les auteurs ou les théories. L'attitude du corps social a varié tout au long de l'histoire. La psychiatrie naissante au XIX e siècle va médicaliser le problème. D'abord avec Esquirol en 1838, puis Delmas en 1932. Tandis que Durkheim avec sa théorie de l'anomie, en 1897, défend la position sociologique présentée sous forme de loi : le pourcentage des suicides croît en proportion inverse de l'intégration sociale de l'individu. Bien entendu, dans cette bataille, il y a lieu de citer aussi Halbwachs (1930). La remédicalisation est due en grande partie à Deshaies en 1947 qui écarte les outrances de ces deux courants tout en se situant dans un esprit d'ouverture. Il y a lieu, selon lui, d'étudier aussi “les équivalents suicidaires”, même si le sujet n'a pas vraiment conscience de leur rapport avec la recherche de la mort.

L'apport de la théorie psychanalytique

Considérable, il passe par plusieurs périodes. A l'heure actuelle, les psychanalystes acceptentl'influence de facteurs extrinsèques dans le comportement suicidaire. C'est le cas, par exemple, pour les états pré-morbides ou les facteurs déclenchants, dont l'importance n'est plus déniée et qui favorisent une régression et une déstructuration de la personnalité. Celles-ci conduisent ensuite à la conduite suicidaire.

Une clinique du suicide est-elle possible ?

Quinze p. cent des patients dépressifs se suicident. En ce qui concerne le passage à l'acte suicidaire des personnes âgées, il est plus violent et plus dangereux que celui des adultes jeunes. Le taux de suicide des personnes âgées est 2 fois plus élevé que dans la population générale. Les équivalents suicidaires consistent à se laisser mourir par perte de combativité, ce qui caractérise en quelque sorte le classique syndrome de glissement.

Données épidémiologiques

On dénombre chaque année en France près de 12 000 décès par suicide sur 150 000 tentatives, soit 1 tentative toutes les 4 minutes et 1 suicide toutes les 40 minutes, ce qui correspond à un taux brut de mortalité de 20 pour 100 000 habitants. Mais les épidémiologistes considèrent que ces chiffres sont sous-évalués d'environ 20%. En tout cas, depuis 1983, ils dépassent les décès par accident de la route (8 000/an, pour notre pays).

Les dépressions méconnues

La plupart des suicides résultent d'une dépression qui n'a pas été reconnue et soignée comme telle. Il faut considérer comme primordiale l'intuition clinique. C'est le risque suicidaire qui fait l'urgence du diagnostic de dépression. Les enquêtes rétrospectives montrent en effet que la moitié des individus qui ont fait une tentative de suicide ont consulté un médecin au cours du mois qui précède leur passage à l'acte. On peut donc penser qu'une prévention du risque suicidaire est encore à mettre en place. Il est essentiel, lorsque le patient déprimé n'exprime pas d'idées suicidaires, de l'interroger à ce sujet. La plupart du temps, cette verbalisation soulage le patient. Mais il faut ne pas s'en contenter et garder en arrière-pensée le recours éventuel à une hospitalisation.

Suicide

Brief history

The definition of suicide differs depending on the era, authoror theory. Society's attitude has varied throughout history. When psychiatry appeared in the nineteenth century it medicalized the problem. Firstwith Esquirol in 1838, followed by Delmas in 1932. Whereas Durkheim, with his theory of anomia in 1897, defended the sociological position presented in the form of a law: the percentage of suicides increases in inverse proportion to the social integration of the individual and one should not forget Halbwachs (1930) in this debate. Re-medicalization was mainly due to Deshaies in 1947, who dismissed the excessiveness of these two trends, while remaining open to them. According to his theory, "suicidal equivalences" should also be taken into account, even if the individual's death wish is subconscious.

Contribution of the psychoanalytical theory

This contribution is considerable and has gone through several stages. Currently, psychoanalysts accept the influence of extrinsic factors in suicidal behavior. This is the case, for example, for the pre-morbid states or the initiating factors, the importance of which are no longer denied and which favor regression and destruction of the personality and resulting in suicidal behavior.

Does a clinical profile exist ?

Fifteen percent of depressive patients commit suicide. With regard to the act itself, it is far more dangerous andviolent in the elderly than in young adults. The suicide rate of elderly people is 2-fold greater than that of the general population. Suicidal equivalents consist in letting oneself die, because of the loss in will to fight that characterizes the classical syndrome of this attitude.

Epidemiological data

In France there are around 12 000 suicidal deathsper year among 150 000 suicide attempts, i.e., 1 attempt every 4 minutes and 1 suicide every 40 minutes. This corresponds to a raw mortality rateof 20 out of 100 000 inhabitants. However, epidemiologists consider that these figures are underestimated by around 20%. Since 1983, they exceed the mortality rate caused by road accidents (8 000/year in France).

Misinterpreted depression

Most suicides result from depression that was not recognized and treated as such. Clinical intuition is essential. It is the risk of suicide that renders the diagnosis of depression urgent. Retrospectivesurveys show that 50% of individuals having attempted suicide hadconsulted a doctor the month preceding their act. It is therefore importantto organize the prevention of such risks. When depressive patients donot express any suicidal tendency, it is essential to raise the subject. In most cases, verbalization relieves the patients. However the eventualhospitalization of such patients should always be bourn in mind.


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Vol 30 - N° 35

P. 1719-1726 - novembre 2001 Retour au numéro
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