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Équipe mobile de réanimation : résultats préliminaires d’une étude « avant-après » dans un CHU français - 30/08/14

Doi : 10.1016/j.annfar.2014.07.522 
A. Daurat 1, , B. Jung 1, G. Chanques 1, N. Molinari 2, A. Prades 1, S. Jaber 1
1 DAR Hôpital Saint-Eloi 
2 DIM, CHU de Montpellier, Montpellier, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La mise en place d’équipes mobiles de réanimation (EMR) s’est généralisée au cours des 10 dernières années en Amérique du nord et en Australie après que des études ont mis en évidence une association entre la survenue d’évènements indésirables graves pendant l’hospitalisation (détresse respiratoire, ACR…) et une surmortalité [1]. Il a été rapporté une diminution des arrêts cardiaques intra-hospitaliers avec un effet sur la mortalité uniquement dans les études pédiatriques [2]. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de la mise en place d’un tel système dans un CHU pavillonnaire français.

Matériel et méthodes

Une étude prospective de type avant-après a été réalisée à l’hôpital Saint Eloi du CHU de Montpellier de juillet 2010 à janvier 2014. Trois périodes différentes ont été étudiées : une « période avant » sur les 18 mois précédant la mise en place de l’EMR, une période d’implémentation de janvier à juillet 2012 avec réunion d’information et formation des équipes de soin des services médico-chirurgicaux, et une « période après » s’étendant sur les 18 mois suivants avec un fonctionnement optimal de l’EMR. Les critères de jugement principaux étaient le taux d’arrêt cardiaque imprévu intra-hospitalier et la mortalité totale (excluant les soins palliatifs) des patients hospitalisés. L’activité de l’EMR et les caractéristiques des patients ont été recueillies prospectivement à l’aide des bases de données hospitalières. Les comparaisons entre les deux périodes (« avant » et « après ») ont été réalisées par des tests paramétriques ou non paramétriques selon la distribution.

Résultats

Quarante mille deux cent cinquante-neuf patients ont été admis dans les secteurs dépendants de notre réanimation (pôles médecine, digestif et hémato-oncologie) sur les périodes « avant » et « après » (respectivement 19 645 et 20 614). Sur les 18 mois d’intervention l’EMR a réalisé 552 interventions soit 26,8 appels pour 1000 admissions qui ont abouti à 128 (24 %) admissions en réanimation. Le taux d’ACR imprévu n’était pas significativement différent entre les deux périodes (0,29 % « avant » vs 0,25 % « après » ; p=0,52). La mortalité hors soins palliatifs en hospitalisation complète diminuait significativement de 14 % après mise en place de l’EMR (RR=0,86 ; IC95 %=0,76–0,98 ; p=0,023) tandis qu’elle restait inchangée dans les secteurs ne dépendant pas de notre réanimation. Le taux d’admissions en réanimation depuis les services d’hospitalisation augmentait de 27 % entre la période « avant » et « après » (RR=1,27 ; IC95 %=1,08–1,49 ; p=0,003). L’IGS 2 médian était comparable : 38 (37–41) vs 41 (39–43) pour les périodes avant et après (p=0,11). Le SOFA score à l’admission était inférieur dans le groupe « après » : 7 (4–10) vs 6 (3–9) ; (p=0,004).

Discussion

La mise en place d’une équipe mobile de réanimation et d’une communication intensive envers les services s’est accompagnée d’une diminution de la mortalité totale imprévue en hospitalisation complète. Les admissions en réanimation depuis la mise en place de l’équipe mobile sont plus nombreuses et les patients présentent moins de défaillances d’organe à l’admission. Cette étude plaide pour une admission plus précoce en réanimation pour améliorer le pronostic.

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