Évolution de l’hémostase avec et sans injection d’antivenin : étude rétrospective de 60 patients mordus par la vipère Echis africaine - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
Les morsures d’Echis seraient responsables de plus de 20 000 décès annuels en Afrique, mais la cinétique de l’hémostase reste imparfaitement connue. Les décès résultent essentiellement des conséquences d’une coagulopathie de consommation induite par le venin [1], c’est à dire un tableau hémorragique. La connaissance de l’évolution des principaux tests d’hémostase est utile à la conduite du traitement et à l’évaluation de thérapeutiques alternatives.
Matériel et méthodes |
Après accord du CPP local, l’évolution de la fibrinogénémie (g.L−1), du TP (%), du TCA (ration patient/témoin) et de la numération plaquettaire (Giga.L−1) a été relevée rétrospectivement à partir d’une base de données collectées prospectivement depuis 12ans dans un hôpital militaire français d’Afrique de l’Est [2].
Résultats |
60 patients ont été admis durant la période d’étude. Quarante sept (78 %) ont reçu de l’antivenin (33±12ml) et 13 n’en ont pas eu. Trente patients (50 %) ont eu un syndrome hémorragique. Un seul est décédé, à l’arrivée à l’hôpital. Il a fallu 181±120heures (7,5jours) pour que le fibrinogène (Fig. 1) dépasse 1g.L−1 dans le groupe « évolution spontanée » vs. 40±21heures dans le groupe « antivenin » (p<0,0001). De même, Il a fallu respectivement 140±64 (5,8jours) vs. 25±25heures pour que le TP soit supérieur à 50 % (p<0,00001) et 113±76heures (4,7jours) vs. 9±9heures pour que le TCA soit inférieur à 1,5 fois le témoin (p<0,0002). La thrombopénie n’était pas habituelle dans ce groupe de 60 patients.
Discussion |
Cette étude est la première à fournir une évaluation graphique des paramètres de l’hémostase dans une cohorte de patients envenimés par Echis. Elle montre qu’en l’absence d’administration i.v. d’antivenin, l’hémostase reste sévèrement perturbée, avec un risque de décès par hémorragie pendant environ une semaine. Au contraire, l’antivenin permet la récupération d’une hémostase satisfaisante en quelques heures.
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Vol 33 - N° S2
P. A374 - septembre 2014 Retour au numéro
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