Analyse de la décision thérapeutique envisagée par des oncologues radiothérapeutes mis en situation d’être atteints d’un cancer du larynx localement évolué accessible soit à une laryngectomie totale, soit à un protocole de préservation laryngée.

Étude prospective réalisée à partir de questionnaires remplis par 104 oncologues radiothérapeutes.

Au total, 30,7 % des oncologues radiothérapeutes n’envisageraient pas d’échanger la moindre chance de survie pour préserver leur larynx. La médiane du pourcentage de chance de guérir que les oncologues radiothérapeutes seraient prêts à échanger pour préserver leur larynx était de 10 % (2–100 %), et 0,9 % d’entre eux seraient prêts à perdre toutes leurs chances de guérir afin d’éviter la laryngectomie totale, 16,3 % des oncologues radiothérapeutes souhaiteraient recevoir un complément d’information avant de prendre leur décision. Le complément d’information le plus fréquemment souhaité concernait le stade précis de la tumeur et les possibilités de rattrapage en cas d’échec du protocole de préservation laryngée. Aucune des variables sociodémographiques analysées n’influait sur le choix d’échanger ou non des chances de survie pour préserver le larynx, le pourcentage de chance que les oncologues radiothérapeutes envisageraient d’échanger et/ou le souhait de recevoir un complément d’information.

Cette étude prospective souligne que la préservation laryngée n’est pas l’objectif thérapeutique principal partagé par tous les oncologues radiothérapeutes mis en situation d’être atteints d’un cancer du larynx de stade avancé. La laryngectomie totale doit rester un choix thérapeutique qui demande au même titre que les protocoles de préservation d’organe à être proposé et discuté.

To analyse the therapeutic decision considered by radiation oncologists put in a position of being diagnosed with an advanced stage cancer of the larynx accessible either to a total laryngectomy or to an organ preservation protocol.

Prospective analysis based on an anonymous survey filled by 104 radiation oncologists.

A total of 30.7% of radiation oncologists surveyed did not consider any trade in their cure rate to preserve their larynx. The median percentage of cure that they were willing to trade was 10% (2–100%); and 0.9% of them were willing to trade 100% of their chance for cure in order to “avoid” total laryngectomy. A total of 16.3% of radiation oncologists would like to receive more information before making their decision. The additional information most frequently requested concerned the precise stage of the tumour and the potential remedial treatment in case of failure of the laryngeal preservation protocol. None of the analysed demographic variables influenced the choice to trade or not survival chance to preserve the larynx, the percentage of chance that radiation oncologists would consider exchanging, and/or the wish to receive additional information.

This prospective study highlights that larynx preservation protocol is not the main therapeutic goal shared by all radiation oncologists put in a position of being diagnosed with an advanced stage cancer of the larynx. Total laryngectomy should remain a treatment option that as organ preservation protocols to be proposed and discussed.