Les infiltrations cortisonées de l’épaule compromettent-elles la cicatrisation après réparation des tendons de la coiffe ? - 13/11/14
Does cortisone injections compromise tendon healing process in rotator cuff repairs?
Résumé |
Introduction |
Les infiltrations de corticostéroïde (ICS) représentent un traitement antalgique efficace dans l’épaule douloureuse. Son utilisation est associée à des lésions cartilagineuses, des ruptures tendineuses et des troubles trophiques. Le but de cette étude était de comparer les patients avec et sans ICS après réparation chirurgicale des tendons de la coiffe des rotateurs. L’hypothèse était qu’il n’y avait pas de différence sur la cicatrisation de la coiffe, entre les patients infiltrés et les patients non-infiltrés.
Matériel et méthode |
Une étude rétrospective mono-opérateur a été menée entre janvier 2007 et décembre 2009. Les critères d’inclusion étaient les ruptures de coiffe traitées chirurgicalement, avec échographie de la coiffe à deux ans de recul ; 298 patients ont été opérés, 82 ont été perdus de vue ; 216 patients ont été inclus. La technique chirurgicale par voie arthroscopique utilisée était la suture en double rang. Le contrôle anatomique des coiffes a été analysé par échographie, par un même opérateur et permettait de classer les épaules (cicatrisée ou non cicatrisée). Les ICS pré et postopératoires étaient réalisées en fonction de la symptomatologie douloureuse du patient. Une analyse statistique multivariable a été effectuée pour rechercher une association entre défaut de cicatrisation de la coiffe et injection de corticoïde.
Résultats |
La série comportait 118 hommes et 98 femmes. L’âge moyen lors de la chirurgie était de 55,6ans. Le recul moyen était de 2,6ans ; 94 % présentaient une lésion du supraspinatus, 49 % de l’infraspinatus et 35 % du subscapularis ; 32 % des patients avaient une rupture isolée, 55 % avaient deux tendons atteints, et 13 % une rupture massive de coiffe. Le score de Constant a été amélioré, passant de 56 à 80/100 en postopératoire ; 13,6 % de re-ruptures ont été diagnostiquées échographiquement à plus de deux ans de recul, dont 86 % touchaient le tendon supraspinatus ; 32 % des patients n’ont pas eu d’infiltration, 21 % ont eu au moins une infiltration préopératoire, 24 % ont eu au moins une infiltration postopératoire, et 23 % ont eu au moins une infiltration en pré et en postopératoire. Aucune association significative n’a été mise en évidence entre infiltration et défaut de cicatrisation de la coiffe.
Discussion |
L’injection de corticoïde n’a pas été retrouvée comme facteur de risque influençant le taux de re-rupture après suture de la coiffe des rotateurs. Les principaux facteurs restent l’âge, la taille de la rupture, l’atrophie musculaire et l’infiltration graisseuse.
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Vol 100 - N° 8S
P. e4-e5 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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