Utilisation des anti-TNF? entre 2000 et 2013 chez les patients traités pour hidradénite suppurée : cohorte rétrospective française - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Les formes graves d’hidradénite suppurée (HS) en échec des traitements classiques peuvent mettre en jeu pronostic vital et fonctionnel des patients. Les anti-TNFα ont été récemment proposés. Les données de la littérature et les expériences rapportées ne permettent pas de conclure sur leur efficacité. L’objectif de l’étude était d’analyser rétrospectivement l’utilisation des anti-TNF en France.
Patients et méthodes |
Cohorte nationale multicentrique rétrospective ayant inclus tous les patients ayant reçu un ou plusieurs anti-TNFα pour HS. Les cas ont été identifiés par le codage PMSI et par les pharmacies des hôpitaux entre 2000 et 2013. Le critère de jugement principal était la réponse au traitement classée en réponse complète (RC), réponse partielle (RP, au moins 50 % d’amélioration) ou non répondeur (en utilisant le score de Sartorius, le nombre d’abcès, la diminution des écoulements purulents). La tolérance était évaluée par la survenue d’effets indésirables directement attribuables au traitement. Le type d’anti-TNFα, l’âge, le sexe, le tabagisme, l’IMC, la sévérité initiale de l’HS (stade de Hurley), les antécédents médicaux, les traitements antérieurs et concomitants, ont été recueillis. Les facteurs associés à RC et RP ont été estimés par un modèle de régression multinomial (non répondeur catégorie de référence) ; les risques relatifs (RR) et leur intervalle de confiance à 95 % (IC 95 %) ont été calculés.
Résultats |
Parmi les 25 centres sollicités, 12 suivaient au moins 1 patient répondant aux critères d’inclusion. Soixante patients d’âge médian 40 ans (18,7–56,2), 27 (45 %) de sexe masculin, étaient analysés. Quinze (27 %) avaient une HS Hurley 2, 41 (73 %) Hurley 3. Cinquante et un (86 %) avaient reçu au moins une antibiothérapie au long cours, le plus souvent clindamycine-rifampicine (82 %) permettant une RP (71 %) mais une rechute < 6 mois (77 %). L’infliximab était par ordre de fréquence le 1er anti-TNF prescrit (n=52, 87 %), 16 patients recevaient 2 anti-TNF, 5 patients 3. Le 1er anti-TNF permettait une RP pour 24 patients (44 %, délai médian de suivi [DM] = 7 mois), une RC pour 8 patients (15 %, DM = 23 mois) et était inefficace pour 22 patients (39 % ; DM = 7 mois). Parmi les données recueillies, seul le stade Hurley 2 était associé à une RC (RR = 5,3 ; IC 95 % 0,8–34 ; p = 0,07). L’absence de localisation fessière était associée à une RP (RR = 3,8 ; IC 95 % 1,0–13,7 ; p=0,04). Quatre patients présentaient des effets indésirables sévères motivant l’arrêt du traitement.
Discussion |
Les anti-TNF constituent une thérapeutique parfois efficace dans l’HS, particulièrement chez les patients ne présentant pas de localisation fessière. Les RC sont plus fréquentes chez les patients présentant une forme Hurley 2.
Conclusion |
Pour les formes les plus sévères (Hurley 3), les réponses au traitement ne sont que partielles avec un échappement à court terme. Leur indication en monothérapie dans ces formes graves est à remettre en question.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-TNF alpha, Cohorte, Hidradénite suppurée
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S305 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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