Les auteurs analysent les résultats d’une série expérimentale de 21 interventions (2004–2013) de réparation de lésions tendineuses (10 greffes de tendons fléchisseurs de la main) et de ligamentoplasties (5 lésions de steiner, 6 rhizarthroses) par l’utilisation de l’extensor indicis proprius comme greffon libre faute de palmaris longus (absent une fois sur dix). Les réparations secondaires des lésions tendineuses ou ligamentaires de la main obligent l’emploi d’une greffe en utilisant le plus souvent le palmaris longus qui ne laisse aucun déficit remarquable. En cas de son absence les auteurs utilisent un autre lieu de prélèvement notamment au niveau du membre inférieur comme la plantaire grêle ce qui nécessitera une autre anesthésie. Dans notre service nous avons expérimenté l’utilisation de l’extensor indicis proprius comme greffon libre et nous avons évalué avec un recul moyen de 36 mois (60–7) le retentissement de son sacrifice sur la fonction de la main. Cette idée nous est venue par l’innocuité et l’absence de morbidité lors de son utilisation comme transfert dans les ruptures chroniques du tendon de l’extensor pollicis longus. Sachant que l’extension globale du doigt nécessite l’action conjointe des tendons extenseurs extrinsèques et des muscles intrinsèques, l’action de l’extensor indicis proprius ne diffère pas de celle de l’extenseur commun, il rend par contre les mouvements de l’index indépendants de ceux des autres doigts, priver l’index ce cet extenseur ne semble pas être préjudiciable chez un non travailleur de force. Nos résultats ont été évalué sur des critères subjectifs (douleur, force, limitation des activités, sensation de faiblesse de l’extensor indicis proprius, satisfaction générale) et objectifs (amplitudes en flexion-extension des articulations MP et IP par rapport au côté controlatéral et signe des cornes). Nous n’avons eu à déplorer aucune complication post-opératoire. Aucun patient ne se plaignait de phénomènes douloureux, 11 patients avaient l’impression d’une faiblesse de l’extension de l’index par rapport au côté opposé mais ont reconnu qu’elle n’était nullement gênante. La majorité des patients étaient satisfaits. Ces résultats nous confortent dans la recommandation de l’utilisation de l’extensor indicis proprius en cas d’absence ou d’utilisation antérieure du palmaris longus dans la chirurgie de la main.