Si la psychiatrie a pour objet la subjectivité (normale et pathologique) et pour outil l’intersubjectivité, la méthodologie ou, sur un autre plan également nécessaire, la déontologie du soin psychiatrique garantissent-elles l’éthique ? Et si intersubjectivité et soins du psychisme étaient le lieu de tous les risques de violation de l’éthique du fait de la normativité inhérente au pouvoir psychiatrique ? Et si l’éthique en psychiatrie appelait à un surcroît de questionnement, de prudence en lien avec les impensés de la profession (son déficit de pratique du « soin de soi ») ou encore ses pré-jugés (la construction d’une illusion de vérité). Nous proposerons de mettre ces problématiques en perspective avec certains des enjeux particuliers de la psychiatrie post-moderne : le cadre législatif, les outils motivationnels, l’éthique méconnue voire maltraitée du quotidien, l’évolution sociétale.

If psychiatry's object is subjectivity (normal and pathologic), and its ways intersubjectivity: does its method and, in another way, its deontology guaranties ethics? What if psychic care were the topic of many ethical risks due to the inherent normativity of psychiatric power? What if ethics in psychiatry required a higher level of questioning and carefulness considering its unthoughts (linked to its lack of “self care” practice) or its prejudgements (the building of an illusion of truth)? We will propose to put into perspective these problems with some specific post-modern questions in psychiatry: laws, motivational tools, everyday little-known or misused ethics, and social evolution.