Enquête de pratique sur l’utilisation du cathéter péridural prophylactique en salle d’accouchement - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Le concept de cathéter péridural prophylactique a été récemment proposé en cas d’antécédent de césarienne : « selon les circonstances et en fonction du souhait de la parturiente, un cathéter péridural peut être placé en attente en début de travail » [1 ]. L’objectif de la présente étude est d’évaluer les pratiques actuelles concernant l’utilisation du cathéter péridural prophylactique chez des parturientes à risque de césarienne, en vue d’une prise en charge anesthésique en urgence éventuelle, sans recours à l’anesthésie générale.
Matériel et méthodes |
Un questionnaire auto-déclaratif, électronique, anonyme a été diffusé aux membres du Club d’anesthésie-réanimation en obstétrique (CARO) et aux MAR identifiés comme intervenants en obstétrique. Les questions fermées concernent : les données démographiques, l’indication, les modalités pratiques, la déambulation et l’efficacité lors de l’utilisation ultérieure du cathéter.
Résultats |
Cent quatre-vingt-quatorze anesthésistes ont répondu au questionnaire. La majorité des répondants ont une expérience professionnelle de plus de 10ans et exercent respectivement dans des maternités de niveau 2 (31 %) et 3 (47 %), et dans des CHU (46 %).
Un praticien sur deux (100/194, 51,5 %) indique avoir déjà posé un cathéter péridural prophylactique. Un protocole de service n’existe que dans 22 % des cas. Les parturientes recoivent une information précoce dès la consultation d’anesthésie une fois sur deux (53 %) ; 60 % des anesthésistes déclarent rencontrer des difficultés à convaincre la parturiente de l’intérêt du cathéter prophylactique. Pour l’ensemble des anesthésistes, les principales indications du cathéter prophylactique sont : l’antécédent de césarienne, la présentation en siège, la présence de>2 critères d’intubation difficile et l’obésité. Durant le travail, la moitié des anesthésistes (54 %) considèrent que le moment idéal pour cette procédure est le début de travail (dilatation cervicale<3cm) ; 22 % des anesthésistes préfèrent la période précédant les contractions utérines régulières.
En cas de mise en place à titre prophylactique, 77 % des praticiens administrent une dose-test immédiatement après la pose ; 30 % testent le cathéter systématiquement avant d’induire une analgésie obstétricale. Un anesthésique local adrénaliné est utilisé dans 54,5 % des cas. Quinze pour cent des anesthésistes ne réalisent pas de dose-test. La déambulation est autorisée par 40 % des anesthésistes mais ne semble pas nécessaire pour la majorité (70 %) des répondants.
Cinquante-sept pour cent des anesthésistes estiment que ce cathéter prophylactique est toujours efficace. Les principales causes d’échecs citées sont : le retrait accidentel du cathéter et la latéralisation de l’analgésie. Pour 80 % des anesthésistes, le concept de cathéter péridural prophylactique est considéré comme un gage de sécurité anesthésique supplémentaire (Fig. 1).
Discussion |
Le cathéter péridural prophylactique semble avoir trouvé sa place en tant que mesure de sécurité chez les parturientes à risque de césarienne. Cette pratique pourrait être plus systématiquement envisagée et faire partie d’un protocole de service consensuel.
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Vol 1 - N° S1
P. A186 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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