L’effet potentiel de la nutrition est devenu d’un intérêt notoire pour la communauté scientifique et le grand public. Il existe en particulier des arguments qui suggèrent que les nutriments (apport et/ou supplémentation alimentaire) tels que les vitamines, les oligo-éléments, et les lipides peuvent modifier le risque de déclin cognitif et de démence, particulièrement chez les sujets âgés, fragiles, à risque de carences. Nous faisons dans cet article une revue de la littérature à partir des données des études prospectives et des essais cliniques randomisés étudiant la relation entre l’alimentation et le risque de déclin cognitif et de démence. Nous avons choisi de nous intéresser spécifiquement aux vitamines du groupe B en relation avec le métabolisme de l’homocystéine (Hcy), aux nutriments antioxydants (vitamines C et E, caroténoïdes, flavonoïdes, co-facteurs enzymatiques) et aux acides gras. Les résultats des études prospectives sont contradictoires et accentuent le besoin de développer d’autres études, incluant des patients à un stade suffisamment précoce ou au moins avant que ne se déclare la maladie ou le déclin cognitif. Les différences observées entre les études prospectives et les essais randomisés peuvent s’expliquer par le fait que les doses utilisées dans les essais sont généralement plus élevées que les valeurs qui ont été associées au déclin cognitif dans les études d’observation. Plus d’essais randomisés doivent êtres conduits dans l’objectif de catégories de patients spécifiques (âge moyen et population vieillissante, sujet avec carence vitaminique, taux vitaminiques normaux ou élevés). De telles recherches identifiant le rôle de certains nutriments ou aliments ou de certains comportements alimentaires sont des étapes indispensables pour pouvoir proposer des recommandations spécifiques dans le futur.

The potential effect of nutrition has become a topic of increasing scientific and public interest. In particular, there are arguments that nutrients (food and/or supplements) such as vitamins, trace minerals, lipids, can affect the risk of cognitive decline and dementia, especially in frail elderly people at risk of deficiencies. We reviewed in this paper data from prospective studies and randomised clinical trials (RCT) relating diet to risk of cognitive decline and dementia. We chose to focus our statements on homocysteine-related vitamins (B-vitamins), antioxidants nutrients (vitamins E and C, carotenoids, flavonoids, enzymatic cofactors) and dietary lipids. Results of the prospective studies are sometimes conflicting and stress the need to develop further prospective studies of adequate duration, including subjects whose diet is monitored at a sufficiently early stage or at least before the onset of disease or cognitive decline. The seemingly contradictory results between the observation studies and the RCT could be explained by the fact that the doses uses in clinical trials are much higher than the highest levels achieved by usual dietary intake which have been found to be associated with the lowest risk of cognitive decline in observational studies. More randomised clinical trials need to be conducted that focus on specific types of subjects (middle-aged and elderly populations; subjects with vitamins deficiencies, normal and high levels). Such research identifying the role of certain nutrients, certain foods or certain dietary behaviours, is an indispensable step before we can propose specific recommendations in the future.