L’érythème noueux (EN) est un symptôme fréquemment observé en médecine interne. Son diagnostic est essentiellement clinique. Ses étiologies sont multiples et variées. Une enquête étiologique rigoureuse doit être menée face à un EN. L’objectif de notre étude est de déterminer les aspects épidémiologiques, cliniques, étiologiques, thérapeutiques et évolutifs de l’EN.

Étude rétrospective, descriptive portant sur les dossiers de 115 patients atteints d’EN durant une période allant de 1995 au 2020.

Il s’agissait de 103 femmes (89,5 %) et 12 hommes (10,4 %). L’âge moyen au moment du diagnostic était de 42 ans [16–78]. Vingt-sept patients (23 %) avaient un antécédent d’EN. Les nouures siégeaient au niveau des jambes, des cuisses et des membres supérieurs dans 122, 22 et 20 cas respectivement. Un seul patient avait un EN au niveau de la face. L’atteinte était bilatérale dans 82 cas. Les signes articulaires et la fièvre étaient les signes cliniques les plus fréquents dans 60 % et 29 % cas respectivement. Les infections streptococciques étaient l’étiologie la plus fréquente (46 cas) suivis par les causes médicamenteuses (15 cas), la maladie de Behçet (9 cas), la sarcoïdose (7 cas) dont 3 cas de syndrome de Löfgren, la tuberculose (4 cas), la grossesse (3 cas) et un cas de maladie de Takayasu et une néoplasie pulmonaire respectivement. L’origine idiopathique était retenue dans 30 cas (26 %). Le traitement reposait sur le repos, le traitement symptomatique dans 89 % des cas et le traitement étiologique dans 56 % des cas. Les rechutes étaient observées chez 19 % des patients. Le délai moyen de récidive était de 7 mois. Le nombre moyen de récidive était de 4.

Les étiologies d’un EN varient d’un pays à un autre. Dans notre série, l’infection post streptococcique reste l’étiologie la plus fréquente, Toutefois, une enquête étiologique exhaustive reste indispensable pour une meilleure prise en charge thérapeutique.