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Intoxication volontaire à l’oxybate de sodium : à propos d’un cas - 20/09/21

Doi : 10.1016/j.toxac.2021.06.058 
Séverine Ferec , Patricia Compagnon, Chadi Abbara, Bénédicte Lelievre, Marie Briet, Guillaume Drevin
 Laboratoire de Pharmacologie-Toxicologie, CRPV, CHU, Angers, France 

Auteur correspondant.

Riassunto

Objectifs

L’acide gamma-hydroxybutyrique (GHB) est principalement connu pour son usage récréatif ainsi que son implication dans les cas de soumission chimique. Néanmoins, cette substance est également utilisée en thérapeutique humaine, sous la forme d’un sel de sodium (oxybate de sodium), dans la prise en charge de la narcolepsie. Malgré un profil de sécurité acceptable, l’oxybate de sodium reste un médicament psychotrope à risque et plusieurs cas d’intoxication ont été rapportés dans la littérature [1]. Plusieurs auteurs ont également souligné des altérations neuropsychiatriques associés à son usage. Dans ce contexte, nous rapportons un cas d’intoxication non mortelle associant une combinaison éthanol-oxybate de sodium.

Méthode

Une femme de 40 ans, avec un antécédent de narcolepsie, a été admise en soins intensifs pour la prise en charge d’un coma consécutif à l’ingestion volontaire (tentative de suicide) d’oxybate de sodium et d’alcool (délai supposé entre l’ingestion et les prélèvements : entre 5 à 9heures). Son traitement habituel comprenait de l’oxybate de sodium (4,5g/j) et de l’escitalopram (10mg/j). À son admission, elle était eupnéique et le score de Glascow était de 3/15. Le reste des examens cliniques et biologiques étaient sans particularité, en dehors d’une légère hypernatrémie (147mmol/L). Compte tenu du contexte, des analyses toxicologiques, incluant le dosage de GHB, ont été réalisées dans le plasma et l’urine.

Résultats

Une recherche toxicologique large, effectuée par LC-UV et par GC-MS, s’est avérée négative sur le plasma et l’urine. L’éthanolémie était de 0,88g/L. Le dosage du GHB, effectué par LC-MS/MS en mode ESI- et MRM, a mis en évidence des concentrations de 146mg/L et 6923mg/L dans le plasma et l’urine, respectivement.

Conclusion

Pharmacologiquement, le GHB est classé comme un dépresseur du système nerveux central (SNC). Son mécanisme d’action implique une interaction avec les récepteurs GABA-B cérébraux et avec une famille de récepteurs spécifiques, exprimés principalement dans le SNC. Par voie orale, le GHB est rapidement absorbé et éliminé, avec des fenêtres de détection d’environ 4-5h dans le plasma et 8-10h dans l’urine. Cependant, l’élimination du GHB suit une cinétique non linéaire, ce qui en fait une molécule difficile à utiliser, avec un risque de surdosage notable [2]. Plusieurs cas d’intoxication impliquant le GHB ont ainsi été rapportés dans la littérature, dont des cas impliquant sa forme pharmaceutique, l’oxybate de sodium. Les concentrations sanguines et urinaires, dans de tels cas, sont caractérisées par une grande hétérogénéité, avec des concentrations allant de 140mg/L à 390mg/L et de 300mg/L à 1700mg/L dans le sang et l’urine, respectivement. Il est cependant important de noter que, dans ces cas, le GHB est rarement identifié seul, mais associé à d’autres dépresseurs du SNC, tels que l’éthanol ou les benzodiazépines [3]. Dans le cas rapporté ici, les concentrations plasmatique (146mg/L) et urinaire (6923mg/L) de GHB étaient du même ordre de grandeur que celles rapportées dans les autres cas. De plus, l’éthanolémie était elle aussi significative sur le plan toxicologique. En conclusion, et malgré un profil de sécurité plus élevé que le GHB illicite et les autres analogues du GHB, l’oxybate reste une substance psychotrope relativement dangereuse, devant être prescrite et utilisée par des médecins expérimentés, et devant demeurer strictement réglementée par les autorités.

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