Les prescriptions inappropriées de paracétamol intraveineux (IV) ont un impact sur le temps de travail infirmier, les coûts hospitaliers et augmentent les risques infectieux pour les patients. Face aux nombreux enjeux en matière de responsabilité sociale et environnementale (RSE) dans les hôpitaux, nous pouvons nous interroger sur l’impact environnemental du mésusage à l’hôpital.

Après avoir analysé la pertinence des prescriptions de paracétamol IV dans un centre hospitalier (CH), notre étude s’intéresse à l’impact écologique des prescriptions inappropriées.

Cette étude combine une revue bibliographique et une analyse des dossiers patients pour évaluer la pertinence des prescriptions de paracétamol IV (critère : impossibilité d’avaler). Nous avons ensuite pesé et comparé la quantité de déchets générés par l’administration des formes IV et orales suivie d’une extrapolation annuelle de la quantité de déchets évitables basée sur la consommation de paracétamol IV en 2023.

Sur l’analyse de 87 dossiers patients de notre CH, 49,2 % des prescriptions de paracétamol IV se sont révélées inappropriées. Ce taux a été retrouvé dans la littérature (1.2.3). Chaque administration de paracétamol IV produit 63 g de déchets, contre seulement 0,8 g pour la voie orale, ce qui correspond à 1,021 tonne de déchets évitables par an dans notre CH.

Les résultats, présentés en COMEDIMS et lors de staffs médicaux, ont permis la sensibilisation des prescripteurs. Des mesures concrètes ont été mises en place : la limitation des prescriptions IV à 24 heures sur notre logiciel d’aide à la prescription (LAP), la mise en place de comprimés orodispersibles en dotation dans les services de chirurgie, et l’élaboration de nouveaux protocoles favorisant la voie orale. Un suivi des consommations de paracétamol IV et des évaluations périodiques de pertinence permettront de mesurer l’impact de ces actions sur les pratiques cliniques et sur la réduction de nos déchets.