Avant-propos - 30/09/11
Les éditions Elsevier Masson m’ont demandé de contribuer à leur collection « Techniques chirurgicales » en réalisant un ouvrage sur « la chirurgie esthétique ». Si des éditeurs professionnels et cultivés font ce curieux raccourci entre la partie la plus médiatisée de notre spécialité et un ensemble beaucoup plus vaste, on comprend que le public non médical et même médical se trouve dans le même état de désinformation.
J’ai donc accepté bien volontiers cet honneur qui m’échouait à la condition de remettre ce travail dans le cadre global de notre spécialité : la Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique.
Mais quelle est donc la différence entre la chirurgie plastique et reconstructrice d’une part, la chirurgie esthétique d’autre part ?
La chirurgie plastique et reconstructrice (ou réparatrice) doit corriger l’anormal, pallier aux troubles fonctionnels, réparer les dégâts dus à des traumatismes accidentels ou iatrogènes. En cela elle est admise comme indispensable et prise en charge en France par les caisses d’assurance maladie bien qu’elle ait toujours un objectif esthétique quand elle reconstitue des formes normales et si possible harmonieuses.
La chirurgie esthétique médiatisée à l’excès, se définit comme une transformation volontaire de confort pour modifier les écarts de la nature par rapport à des modèles anatomiques qui fluctuent dans les époques et les cultures ou encore pour retarder les effets de l’âge sur l’enveloppe cutanée du visage et du corps.
Elle n’est pas indispensable, elle sort du cadre d’une prise en charge par les caisses d’assurance maladie et les mutuelles. Pourtant, lui nier un effet thérapeutique serait une grave erreur pour un médecin : si les indications sont bien portées, si l’information du patient est précise, pour peu que la technique soit bien choisie et réalisée dans les règles de l’art, le service rendu est tel que le patient en ressent un profond bien-être ; il bénéficie d’une amélioration de sa propre image ; ses relations sociales par le regard des autres sont ressenties différemment. Ses performances s’en trouvent stimulées avec une nouvelle confiance en soi. En cas de réussite, j’aime à dire que l’on réalise un acte utile de psychothérapie chirurgicale dont nous verrons plus loin des exemples nombreux.
L’objet de cet ouvrage, n’est pas de faire un traité exhaustif sur l’ensemble des indications et des techniques déjà décrites dans des ouvrages majeurs. Notre propos sera plutôt de rendre compréhensible à un public médical non averti, une spécialité nouvelle, du moins dans son individualisation universitaire dans les années quatre-vingt au sein des universités françaises. Il ne faut pourtant pas oublier que la Chirurgie Plastique est née dans les tranchées en 1914 avec les gueules cassées.
Seules les interventions courantes sont décrites uniquement quand elles sont licites et réalisées dans des conditions optimales de technique et de sécurité.
Devant chacune de ces interventions, les auteurs s’attachent à:
– | présenter les indications réparatrices et esthétiques même si toutes ont un objectif esthétique. Cet objectif est le but du chirurgien, c’est le désir du patient. |
– | présenter les aspects pratiques sous forme d’encadrés ; |
– | donner un aperçu des techniques les plus éprouvées par d’abondantes illustrations, dessins des techniques et cas cliniques s’y rapportant ; |
– | montrer les résultats que l’on peut attendre mais aussi les aléas si tant est que le risque zéro n’existe pas. |
La satisfaction du patient en dépend : s’il n’y a pas d’obligation de résultat étant donné les risques de tout acte chirurgical, il y a bien, pour un chirurgien consciencieux et dans l’esprit de l’éthique médicale, un devoir de résultat. L’objectif est un service rendu plus qu’un service payé. C’est toute la différence entre un médecin et un prestataire de service.
Puisse cet ouvrage et notre enseignement donner l’envie aux plus jeunes de pratiquer la spécialité la plus variée qui soit, dans ses techniques, ses indications et ses zones anatomiques d’intérêt qui couvrent le corps entier, et traite sa forme, l’organe peau qui l’enveloppe et même les parois qui feront l’objet d’un prochain rapport de la Sofcpre.
Les techniques décrites sont toutes éprouvées par les auteurs à travers de nombreuses années de pratique ce qui légitime leur choix parmi tant d’autres tout aussi fiables.
Les dessins sont tous originaux, réalisés à partir de nos ébauches par deux dessinateurs de grand talent : la précision, la transparence, le relief et la perspective permettent à un seul dessin de donner une vision limpide et instantanée d’un procédé parfois difficile à décrire.
Le texte a un objectif pédagogique, plus que scientifique sans prétention d’exhaustivité ni certitude : le but est l’initiation et l’information pratique illustrée par les schémas techniques et les photos de cas cliniques qui donnent l’authenticité.
Nous avons voulu créer un vecteur de découverte de notre grande spécialité pour le plus grand nombre, depuis le jeune interne cherchant sa voie, jusqu’au spécialiste d’autres disciplines chirurgicales qui y découvrira notre proximité et notre capacité de collaboration dans des problèmes frontières.
Le chirurgien plasticien confirmé sera moins intéressé par ces techniques connues que par la démonstration toujours refaite que nous sommes les premiers chirurgiens bâtisseurs (architectes-maîtres d’œuvre) et les derniers généralistes.
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