La bronchiolite oblitérante post-infectieuse (BOPI) de l’enfant est une complication des infections respiratoires basses probablement sous-diagnostiquée. Il n’y a pas de consensus concernant son traitement. Notre étude a pour objectif de comparer l’évolution des patients atteints de BOPI et traités par bolus de méthylprednisolone à celle d’une population témoin d’enfants asthmatiques sévères ne bénéficiant pas de ce traitement.

Nous avons inclus les enfants atteints de BOPI et ayant bénéficié de cures de méthylprednisolone entre novembre 2000 et janvier 2013 au CHU de Rouen et recueilli rétrospectivement leur évolution clinique et scannographique sur 3ans. Nous les avons appariés sur l’âge et un antécédent de dysplasie bronchopulmonaire (DBP) à des enfants asthmatiques sévères.

Trente-six enfants ont été inclus dans chaque groupe. Les patients traités par bolus et non dysplasiques étaient mieux contrôlés à 3 et 6 mois que ceux non traités (p=0,03 et 0,017). Un faible score de gravité sur le scanner initial était associé à une évolution favorable précoce à 3 mois alors qu’il était associé à une évolution défavorable persistante à 24 mois lorsqu’il était élevé. Un délai prolongé entre la première consultation de pneumo-pédiatrie et l’initiation du traitement était également associé à une mauvaise évolution.

Les bolus de méthylprednisolone semblent être efficaces dans la BOPI, surtout lorsque l’enfant n’a pas de DBP associé, que l’atteinte est peu sévère au scanner et qu’ils sont débutés rapidement après le diagnostic. Il s’agit d’une étude originale et préliminaire dans cette pathologie probablement sous-diagnostiquée, ouvrant la perspective de réalisation d’autres études plus robustes à ce sujet.