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Rhabdomyolyse induite par la prégabaline, déclenchée par un traumatisme mineur, suite à une chute d’origine iatrogène - 25/02/16

Doi : 10.1016/j.phclin.2016.01.015 
Guillaume Wabont 1, , Safia Nadji 1, Guenaelle Faure 1, Jean-Philippe Hammelin 2, Cecile Jonneaux 1, Pascale Guillain 1
1 Pharmacie–stérilisation, centre hospitalier de Douai, route de Cambrai, 59507 Douai, France 
2 Néphrologie–hémodialyse, centre hospitalier de Douai, route de Cambrai, 59507 Douai, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La rhabdomyolyse induite par la prégabaline est peu connue des professionnels de santé et rarement décrite dans la littérature scientifique.

Nous rapportons ici le cas d’une patiente hospitalisée en service de néphrologie pour insuffisance rénale aiguë associée à une rhabdomyolyse post-traumatique, secondaire à une chute mécanique et dont l’origine iatrogène n’a pu que tardivement être mise en lumière, retardant ainsi la guérison de la patiente.

Matériels et méthode

Compte tenu du caractère négligeable du traumatisme, une cause iatrogène à cette élévation soudaine et importante des taux de créatine phosphokinase (CPK) est apparue évidente aux yeux des médecins en charge de la patiente. N’associant aucun des traitements de la patiente à un risque de rhabdomyolyse aiguë sévère, ils ont fait appel à l’expertise pharmaceutique pour déterminer la cause de l’affection.

Une recherche bibliographique a été réalisée en associant les mots clés : « rhabdomyolyse » et chacune des molécules constituant le traitement de la patiente.

L’algorithme de Naranjo a permis d’évaluer le lien de causalité entre l’événement indésirable et la prise médicamenteuse.

Résultats et discussion

Seuls deux articles scientifiques traitent de cet effet indésirable de la prégabaline, expliquant en partie qu’il soit méconnu des professionnels de santé. Cependant, ceux-ci font état de la phase d’instauration de traitement ou d’augmentation de la posologie en prégabaline, alors que dans notre cas, le traitement était en prise chronique et que la rhabdomyolyse est survenue suite à un événement aiguë.

L’arrêt du traitement par prégabaline a été recommandé aux médecins, en s’assurant qu’un autre traitement soit mis en place secondairement. Une rapide chute des taux sanguins de CPK, ainsi qu’une reprise de la fonction rénale ont rapidement été observées, orientant ainsi vers l’imputabilité de la prégabaline. Le score de 7 à l’algorithme de Naranjo a permis de conclure à une causalité probable.

Il est à noter que la chute mécanique ayant conduit au traumatisme déclencheur de la rhabdomyolyse est elle-aussi d’origine iatrogène, la prégabaline provoquant également une dépression centrale, majorée par la co-prescription de zolpidem et de fentanyl.

Conclusion

Les paramètres biologiques se sont normalisés quelques jours après l’arrêt du traitement par prégabaline, désormais contre-indiquée à vie chez cette patiente.

L’équipe pharmaceutique a sensibilisé l’ensemble des prescripteurs sur cet effet indésirable et sur l’intérêt d’une surveillance biologique accrue en cas de co-administration de prégabaline avec d’autres produits myotoxiques.

Cet événement a fait l’objet d’une déclaration auprès du centre régional de pharmacovigilance.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Rhabdomyolyse, Prégabaline, Iatrogénie médicamenteuse, Algorithme de Naranjo, Pharmacovigilance


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Vol 51 - N° 1

P. 67 - mars 2016 Retour au numéro
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