Le fardeau des hospitalisations pour l’encéphalopathie hépatique en France : étude des données françaises du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) - 07/12/16
, E. Ribot-Mariotte hRésumé |
Objectif |
L’encéphalopathie hépatique (EH) est une complication de la cirrhose caractérisée par des manifestations cliniques allant de troubles mineurs des fonctions supérieures jusqu’au coma. On distingue deux entités : l’encéphalopathie hépatique minime (EHM) et l’encéphalopathie hépatique clinique (EHC). La prévalence de l’encéphalopathie hépatique clinique est estimée à environ 25 000 patients. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact en santé publique des hospitalisations pour l’EHC, de documenter son incidence, son coût et d’analyser les caractéristiques des patients hospitalisés.
Méthode |
Une cohorte rétrospective a été constituée à partir des données nationales du PMSI des années 2012 et 2013. Compte tenu de l’absence de spécificité de codage de l’encéphalopathie hépatique clinique par le code CIM 10 K72* « insuffisance hépatique, non classée ailleurs », un algorithme de sélection des patients hospitalisés pour une EHC a été mis en œuvre selon une expertise médicale à partir de l’expression des principaux symptômes de la pathologie :
– atteinte hépatique : l’indexation de l’insuffisance hépatique a retenu les codes CIM 10 relatifs à la maladie alcoolique du foie (K70*) ;
– les cirrhoses (du foie), autres et sans précision (K74,6*) ;
– et l’insuffisance hépatique non classée ailleurs (K72*) ;
– atteinte neurologique : l’indexation des symptômes neurologiques de l’encéphalopathie hépatique a retenu les codes CIM 10 relatifs à la somnolence, la stupeur et le coma (R40*) ;
– les autres symptômes et signes relatifs aux fonctions cognitives et à la conscience (R41*) ; l’encéphalopathie toxique (G92*) ;
– les autres affections du cerveau (G93*) ; les autres anomalies métaboliques (E88*).
Par conséquent, nous avons extrait l’ensemble des séjours hospitaliers présentant au moins un code diagnostique CIM 10 en position de diagnostic principal (DP)/diagnostic relié (DR)/diagnostic associé significatif (DAS) de chacun des groupes d’atteintes.
Résultats |
L’étude a dénombré respectivement 13 484 patients sur l’année 2012 correspondant à 17 001 hospitalisations et 13 672 patients sur l’année 2013 correspondant à 17 491 hospitalisations. La moyenne d’âge observée est respectivement de 62,7±13,9 ans pour 2012 et de 63,1±13,8 ans pour 2013. Trente pour cent (30 %) des patients ont été hospitalisés dans un service de réanimation et 13 % dans des services de soins intensifs. Une durée moyenne de séjour de 15jours (±19jours) et une médiane de 10jours sont observées sur les deux années. Le modèle binomial démontre que la durée de séjour est 1,5 fois plus élevée chez les patients atteints de malnutrition et d’infection bactérienne. Le nombre moyen d’hospitalisation par patient est de 1,2±1,7 pour l’année 2012 et 1,3±1,8 pour l’année 2013. Le coût annuel total des hospitalisations pour EHC s’élève à 40 millions d’euros avec un coût moyen de séjour estimé à 5535€ (±6411 euros).
Conclusion |
En France, l’encéphalopathie hépatique clinique est responsable de plus de 17 000 hospitalisations par an et concerne plus de 13 000 patients. Trente pour cent des patients sont hospitalisés en réanimation et 13 % en soins intensifs. Le coût annuel des séjours pour l’EHC est estimé à 40 millions d’euros.
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Vol 64 - N° S6
P. S300 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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