Incidence et prévention de l’algodystrophie dans l’arthroplastie d’interposition pour rhizarthrose - 03/01/17
Résumé |
Introduction |
L’algodystrophie est une complication fréquente et grave de l’arthroplastie d’interposition pour rhizarthrose. Sa survenue peut laisser les patients avec un résultat souvent bien inférieur à leur état initial. Cette étude rétrospective d’une série homogène de 513 patients opérés selon la même technique aborde les facteurs contribuant à l’apparition de l’algodystrophie et sa prévention, en particulier par l’utilisation de cathéters in situ pour l’analgésie postopératoire.
Méthodes et moyens |
La série comporte 513 mains opérées chez 449 patients (64 cas bilatéraux) selon la même technique par un seul praticien entre 1991 et 2016. On retrouve 432 interventions chez la femme et 81 chez l’homme. Le pouce dominant était concerné dans 64 % des interventions. Il s’agissait d’une hémitrapézectomie pour rhizarthrose isolée (388 cas), ou d’une trapézectomie complète pour atteint pantrapézienne (125 cas), avec la même plastie de suspension-interposition tendineuse. À partir de 2009, tous les patients (164) ont bénéficié d’un cathéter in situ de Naropeine selon la description de Gilles Dautel. Un ou plusieurs gestes associées ont été effectués dans 102 cas, canal carpien, doigt à ressaut et stabilisation MP le plus souvent. Une résine circulaire a été portée pendant 1mois. Les patients ont tous été revus à un recul minimum de 2,5mois et l’apparition éventuelle d’une algodystrophie a été jugée cliniquement, aidé d’une scintigraphie si nécessaire.
Resultats |
On a compté un total de 38 algodystrophies, 30 chez la femme et 8 chez l’homme. Il s’agissait de formes légères ou modérées (régressant en moins de 6mois) dans 17 cas, de formes prolongées avec séquelles mineures dans 14 cas et de formes invalidantes dans 7 cas. Le sexe féminin représentait 84 % des interventions et 79 % des algodystrophies. Les interventions sans geste associé avaient un taux d’algodystrophie de 11,8 pour 6,5 % en cas d’arthroplastie isolée. Les 353 gestes sans cathéter in situ avaient 8,8 % d’algodystrophies contre 5 % dans les 164 gestes avec cathéter. Avant l’utilisation de cathéters, on constatait plus d’algodystrophies dans la première moitié de la série que dans la deuxième probablement fonction de la courbe d’apprentissage.
Conclusion |
L’algodystrophie reste un problème majeur dans la chirurgie de la rhizarthrose. La prédominance féminine classique n’a pas été retrouvée dans cette série. L’effet péjoratif de gestes associés est en revanche confirmé. L’utilisation de cathéters améliore nettement le confort postopératoire. Il semble qu’ils contribuent, ainsi que l’expérience acquise par l’opérateur, à la prévention des syndromes algodystrophiques.
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Vol 35 - N° 6
P. 448 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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