Escarres sacrées et fistules urétro-périnéales des patients blessés médullaires : évaluation du devenir fonctionnel et urologique au sein d’équipes multidisciplinaires - 07/11/17
Résumé |
Objectifs |
Les escarres associées à des lésions de l’urètre chez le patient blessé médullaire représentent un véritable challenge thérapeutique pour le chirurgien urologue, plasticien, orthopédiste et le médecin rééducateur. Il existe très peu de données sur la prise en charge de ces complications. Le but de ce travail était de rapporter les résultats de la prise en charge urologique des fistules urétro-périnéales avec escarre chez les patients blessés médullaires.
Méthodes |
Une étude nationale, descriptive, rétrospective et multicentrique dans 9 services de chirurgie urologique ou de médecine physique réadaptation (MPR). Nous avons inclus un total de 64 patients blessés médullaires ayant une escarre sacrée ou périnéale associée à une fistule urétro-périnéale entre 2002 et 2016. Les données sociodémographiques, le suivi MPR et neuro-urologique et les données pré- et postopératoires des dérivations urinaires et des chirurgies d’escarres ont été recueillis puis analysés.
Résultats |
L’âge médian était de 45,9 ans (IQR=38,7–53,0), le suivi médian de 16,5 mois (IQR=8,7–51,3). Le sex-ratio H/F était=5,7 avec l’absence de suivi neuro-urologique dans 55,7 %. Les auto-sondages intermittents, une sonde à demeure et une cystostomie à demeure étaient retrouvés chez 31,3 % (n=20), 25,0 % (n=16) et 20,3 % (n=13) des patients et 51,6 % (n=33) étaient incontinents. Les complications majeures étaient : l’ostéite (46,9 %, n=30) et la gangrène de Fournier (20,3 %, n=13). Une chirurgie pour dérivation urinaire était réalisée dans 95,3 % (n=61) des cas. Elle était non continente (DUNC) dans 79,7 % (n=51) avec un Bricker le plus souvent (90,2 %). Le taux de complications post-opératoires précoces majeures (Clavien III–V) était de 21,3 % (n=13). Une ré-intervention à distance était nécessaire dans 29,5 % (n=18), la plus fréquente était le drainage des voies excrétrices (16,3 %) et une DUNC sans cystectomie était systématiquement associée à un pyocyste (n=6/6). Enfin 54,7 % (n=35) des patients bénéficiaient d’une chirurgie d’escarre avec une cicatrisation dans 80 % (n=28).
Conclusion |
En cas d’escarres associées à des lésions de l’urètre chez le blessé médullaire, une prise en charge adaptée avec dérivation urinaire et cystectomie si possible, puis chirurgie de recouvrement cutané associée éventuellement à un geste orthopédique permet la cicatrisation dans la majorité des cas. De plus, une prévention par un suivi neuro-urologique et un mode mictionnel adapté sont prépondérants pour prévenir ces complications du décubitus.
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Vol 27 - N° 13
P. 759 - novembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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