Grandes endémies - 01/01/01
Pierre Berger : Interne en santé publique
Jean-Baptiste Meynard : Assistant du service de santé des Armées
Jean-Paul Boutin : Professeur agrégé du service de santé des Armées
Service de médecine des collectivités
Cellule action scientifique en milieu tropical (ASMT). Institut de médecine tropicale du service de santé des Armées, IMTSSA, Le-Pharo, BP 46, 13998 Marseille Armées France
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Résumé |
Maladie endémique provient du grec « endêmon nosêma », qui signifie maladie enracinée dans un écosystème particulier. Le concept de grande endémie (GE) est né en Afrique subsaharienne. Une GE est une maladie infectieuse, enracinée par son réservoir de virus (agents pathogènes). Des facteurs géoclimatiques et environnementaux, le sous-développement, des comportements humains, interviennent dans cet enracinement à des degrés variables selon l'endémie. C'est un problème de santé publique. C'est une affection vulnérable, contre laquelle on dispose de moyens de lutte efficaces et réalisables. Les GE africaines comprennent, en l'an 2000, des affections faisant intervenir un vecteur (le paludisme, la trypanosomiase humaine africaine [THA], l'onchocercose hors Afrique de l'Ouest, la fièvre jaune), ou un hôte intermédiaire avec les bilharzioses. Pour ces endémies, les facteurs géoclimatiques sont prépondérants pour expliquer l'enracinement en zone intertropicale. D'autres GE sont surtout liées au sous-développement : les tréponématoses endémiques, la lèpre, la tuberculose, le choléra, la méningite à méningocoques, les infections par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), l'hépatite virale B. Dans les pays développés, quatre endémies infectieuses peuvent être considérées comme GE : l'infection à VIH, l'hépatite C, la grippe et les infections nosocomiales.
L'étude de l'évolution des GE permet de les classer en plusieurs catégories : les GE persistantes, pour lesquelles on n'observe pas de réels progrès en termes de diminution de morbidité et de mortalité (le paludisme, les tréponématoses non vénériennes, l'hépatite virale B en Afrique, la grippe dans les pays industrialisés) ; les GE en recrudescence, comme la fièvre jaune et la THA en Afrique ou la diphtérie en ex-URSS ; les GE en extension avec, en Afrique, les bilharzioses, le choléra, la méningite à méningocoques, la tuberculose, et dans les pays développés, les infections nosocomiales. Seules les infections à VIH et par le virus de l'hépatite C peuvent être qualifiées de GE émergentes.
Faire régresser les GE actuelles à un niveau suffisamment bas pour qu'elles ne représentent plus un problème de santé publique, pour qu'elles se retrouvent au rang de simples endémies, devrait être l'objectif principal pour le début du XXIe siècle.
Mots-clés : endémie, Afrique, pays en développement, pays développés, santé publique
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