Aspects psychologiques de l'éjaculation prématurée - 12/03/08

Doi : 10.1016/j.sexol.2007.07.002 
R. Porto  : MD
48, boulevard Rodocanachi, 13008 Marseille, France 

Résumé

Historiquement, pour expliquer et traiter l'éjaculation prématurée (EP), il y a d'abord eu le tout psychanalytique. Ensuite, ce fut l'avènement du tout comportemental. Puis vint la conception mixte d'Helen Kaplan: dans l'EP, le sperme serait un élément à symbolisme sadique permettant de souiller la femme et de la frustrer, par suite d'une problématique œdipienne non résolue, «réveillée» par un contentieux avec la partenaire. Le consensus actuel s'oriente vers l'interprétation psychophysiologique (considérant à la fois l'état psychologique et l'histoire du sujet, ainsi que son équipement neurobiologique). Or, les récentes publications concernant l'efficacité de certains antidépresseurs d'une part, et les différences possiblement génétiques du délai éjaculatoire de certains sujets d'autre part, ont incité de nombreux professionnels à adopter une interprétation essentiellement biologique de l'EP. Cela traduit la propension absurde de la science à toujours séparer les étiologies en psychologiques ou biologiques, domaines pourtant intriqués. En réalité, la mise en évidence d'une vulnérabilité physiologique chez l'EP n'exclut en rien une interaction centrale. L'approche thérapeutique actuelle, basée sur la conception psychophysiologique de l'EP, devra donc s'attaquer directement ou indirectement à tous les niveaux du processus éjaculatoire. Mis à part le cas particulier de l'EP secondaire, qui relève d'une approche psychodynamique individuelle et d'une thérapie de couple avant de bénéficier d'une éventuelle sexothérapie combinée, les stratégies dans l'EP primaire permanente impliquent une approche intégrée cognitivocomportementale, ainsi que des techniques corporelles et des traitements pharmacologiques adaptés à chaque cas. Le caractère intégratif de cette approche semble améliorer son efficacité thérapeutique, non seulement sur le délai éjaculatoire, mais également sur le système relationnel général du sujet, car le traitement approprié de l'EP doit aller au-delà du simple allongement du délai éjaculatoire, qui n'est qu'une solution limitée à un problème plus complexe. La question de la pérennité des résultats reste cependant posée.

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Abstract

Historically, in order to explain and treat premature ejaculation (PE), a wholly psychoanalytical approach was used. Next, a wholly behavioural approach emerged. Then Helen Kaplan summarised the combined following concept: according to her sperm carries sadistic symbolism in PE; it sullies the woman and leaves her frustrated, due to an unresolved oedipal complex which is “awoken by” a conflict with the partner. The current consensus is that a psycho-physiological approach is appropriate (considering both the psychological state and history of the subject, as well as his neuro-biological condition). However, recent publications concerning the effectiveness of some anti-depressants and possible genetic differences in the period of time taken to ejaculate have caused many professionals to interpret PE as a primarily biological phenomenon. This is evidence of the absurd propensity that science has to separate psychological aetiologies from biological ones, although these causes are interlinked. In reality, demonstrating that there is a physiological vulnerability in PE patients does not mean that there is no central involvement. The current therapeutic approach, which is based on the idea that PE is a psycho-physiological phenomenon, should address, directly or indirectly, all levels of the ejaculatory process. Apart from the particular case of secondary PE, which responds to an individual psychodynamic approach and couple therapy before treatment with possible combined sex therapy, strategies in permanent primary PE involve an integrated cognitive-behavioural approach as well as physical techniques and pharmacological treatments that are appropriate to each case. The integrated nature of this approach seems to improve therapeutic effectiveness, not only in terms of time taken to ejaculate, but also on the subject's relationships in general. An appropriate treatment for PE must go beyond simply extending the time it takes for a man to ejaculate, which is a very limited solution to a more complex problem. The question as to how permanent these results are remains unanswered.

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Resumen

Para explicar y tratar la Eyaculación prematura (EP), históricamente, utilizamos en primer lugar exclusivamente el enfoque psicoanalítico. A continuación, lo fué el enfoque comportamental. El consenso actual se orienta hacia la interpretación psico-fisiológica (considerando al mismo tiempo el estado psicológico y la historia del individuo, así como su equipamiento neuro-biológico), que la sexología defiende desde hace mas de treinta años, desde que Helen Kaplan sintetizó el concepto sobre la EP, donde el esperma sería un elemento con un simbolismo sádico. Este hecho, permitiría ensuciar a la mujer y frustrarla, como consecuencia de un complejo edípico no resuelto, ''despertado'' por un conflicto con la pareja. Teniendo en cuenta, por un lado, la eficacia de ciertos antidepresivos, mencionada en recientes publicaciones y por otro lado, las diferencias, posiblemente genéticas, de la latencia eyaculatoria de ciertos sujetos, han incitado a numerosos profesionales a adoptar una interpretación esencialmente biológica de la EP. Esto traduce la propensión absurda de la ciencia de siempre separar las etiologías en psicológicas ó biológicas, estando dichas causas, sin embargo, imbricadas. En realidad, el hecho de que exista una vulnerabilidad fisiológica en el EP no excluye para nada una interacción central. El enfoque terapéutico actual, basado sobre la idea psico-fisiológica de la EP, debería dirigirse directa o indirectamente a todos los niveles del proceso eyaculatorio. Dejando a un lado el caso particular de la EP secundaria, que responde a un enfoque psicodinámico individual y a una terapia de pareja, antes de beneficiarse de una eventual sexoterapia combinada, las estrategias en la EP primaria permanente, implican un enfoque integrado cognitivo-comportamental, así como técnicas corporales y tratamientos farmacológicos adaptados a cada caso. El carácter integrativo de éste enfoque parece mejorar su eficacia terapéutica, no solamente sobre la latencia eyaculatoria, sino igualmente sobre el sistema relacional general del sujeto, porque el tratamiento apropiado de la EP, debe ir mas allá del simple alargamiento de la latencia eyaculatoria, que no es mas que una solución limitada de un problema mas complejo. La cuestión sobre la perennidad de los resultados está todavía sin respuesta.

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Mots clés : Éjaculation prématurée, Facteurs psychologiques, Psychophysiologie

Keywords : Premature ejaculation, Psychological factors, Psychophysiology

Palabras clave : Eyaculación prematura, Factores psicológicos, Psico-fisiología


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Vol 17 - N° 1

P. 9-17 - janvier-mars 2008 Retour au numéro
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  • Premature ejaculation and dysregulation of emotions: Research and clinical implications
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