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Paludisme : espoir d’un contrôle efficace en Afrique, vers l’élimination du paludisme - 21/06/19

Doi : 10.1016/S0001-4079(19)30723-X 
Ogobara Doumbo *, Ibrahima Socé Fall, Dr **, Doumbo S. Niaré *
* Département d’épidémiologie des affections parasitaires, Centre de Recherche et de Formation sur le Paludisme (Malaria Research and Training Center), Faculté de Médecine et d’Odontologie, Université des Sciences, Techniques et Technologies, BP 1805, Bamako, Mali. 
** Organisation Mondiale de la Santé, BP 99, Bamako, Mali 

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RÉSUMÉ

Le paludisme à Plasmodium falciparum reste encore en 2015 l’une des causes majeures de fièvre et de mortalité dans la population des enfants et des femmes enceintes en Afrique. Le taux de prévalence et la morbidité de P. vivax, P. ovale (curisi et wallikeri) et P. malariae, y restent sous-évalués.

Il faut noter cependant que d’importants progrès ont été enregistrés en Afrique au Sud du Sahara ces dernières années. En effet, selon le rapport mondial de l’OMS sur le paludisme, entre 2000 et 2015 l’incidence du paludisme dans la région Africaine de l’OMS a baissé de 42 % et pendant la même période l’incidence des décès pour paludisme a baissé de 66 %. Cet impact est le résultat des progrès significatifs réalisés dans la mise à échelle des stratégies et interventions de lutte à savoir les tests de diagnostic rapide/combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (TDR/CTA), les moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MIILDAs), les aspersions intra-domiciliaires d’insecticides rémanents (AID), le traitement intermittent préventif des femmes enceintes (IPTp-SP), la chimio-prévention saisonnière par un antipaludique combiné (SMC/AQ-SP). Dans les pays sahéliens avec une transmission saisonnière marquée, une réduction de la morbidité palustre de 80 % et des décès de 58 % en une saison de transmission a été obtenue avec l’intégration de la SMC. Des espoirs d’élimination du paludisme sont nés au Swaziland, en Afrique du Sud, en Namibie, à Zanzibar (République Unie de Tanzanie), dans l’île de Bioko (Guinée Équatoriale), Sao Tome et Principe, au Cap Vert, et peut être au Sénégal. Cependant seuls les pays du Maghreb sont en phase d’élimination du paludisme autochtone. Malgré ces progrès il reste encore environ 500 000 décès par an dus au paludisme et 10-15 % de séquelles invalidantes et de retard de scolarisation en Afrique. La mise à échelle des stratégies thérapeutiques et antivectorielles avec une couverture d’au moins 80 % restent un des défis majeurs dans les pays africains. Sur 12 millions d’enfants de moins de 5 ans, qui auraient pu bénéficier du SMC/AQ-SP en 2014, seuls 35 % ont été couverts et ce malgré la disponibilité financière des partenaires. Cette situation de pénurie mondiale en intrants (CTAs, AQ-SP) est à craindre en 2015. Les objectifs d’Abuja et du Millénaire pour le Développement (OMD) ne sont pas atteints dans la majorité des pays africains. La situation est donc grave et inquiétante pour les prochaines années. Le développement de vaccins antipaludiques reste un espoir déçu. Le RTS, S, a donné des résultats modestes. La mise en évidence des foyers de résistance aux dérivés de l’artémisinine en Asie du sud-est et sa possible diffusion en Afrique est une épée de Damoclès sur les populations africaines. Le développement de la résistance des anophèles du complexe Anopheles gambiae aux pyréthrinoides vient compliquer la situation.

une approche innovante et un engagement fort et continu des partenaires et des gouvernements africains doivent être le fer de lance de ce combat. Car la situation du paludisme pourrait s’aggraver avec le changement climatique et les troubles socio-politiques. Une lueur d’espoir est en train de naitre avec le développement de candidats vaccins à sporozoïtes entiers, des phases Ib en Afrique de candidats vaccins bloquant la transmission et la nouvelle stratégie SMC-Plus (AQ-SP+azithromycine).

Conclusion : Des leçons de l’échec de la campagne d’éradication mondiale du paludisme des années 1950 devraient être tirées pour repenser la stratégie d’élimination du paludisme en Afrique d’ici 2030.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

SUMMARY

Malaria is still a leading cause of fever and death among children and pregnant women in Africa in 2015.

The prevalence and morbidity of P. vivax, P. ovale (curisi et wallikeri) and P. malariae remain underestimated. However important progress has been made. According to the WHO World Malaria report between 2000 and2015 the malaria incidence has decreased by 42 % while the incidence of malaria deaths has decreased by 66 %. This is the result ofthe important progress made in scaling up the main interventions such the rapid diagnosis test, Artemisinin-based combination therapies, long lasting insecticide treated nets, indoor residual house spraying, intermittent preventive treatment during pregnancy (IPTp-SP), Seasonal Malaria Chemoprophylaxis with combined antimalarial (SMC/AQ-SP). In the Sahel region with a highly seasonal transmission, the use of SMC resulted in a reduction of malaria morbidity for 80 % and a reduce mortality for 58 %. Malaria elimination efforts are going on in many countries in Swaziland, South Africa, Namibia, Zanzibar (United Republic of Tanzania), Bioko Island (Equatorial Guinea), Sao Tome and Principe, Cape verde, and maybe Senegal. For the time being only countries in Northern Africa and few in East Africa (Mauritius) have reached the elimination of local transmission. Despite the progress made near 500,000 malaria deaths occur annually in the African Region with 10-15 % leading to disabling sequels and low school performance in children. Reaching the target of 80 % for preventive and treatment interventions remain a challenge in many countries in Africa. It’s important to keep in mind that the Abuja targets and MGDs were not reached by most African countries. In addition, among 12 million children eligible for SMC only 35 % were covered despite the availability ofresources in 2014. A huge global stock out of ACT, AQ-SP is possible. The development of an effective vaccine has been disappointing with a limited effectiveness of the RTS,S. The emerging resistance to Artemisinin derivate in South-East Asia and its possible expansion to Africa is of big concern. Anopheles gambiae resistance to pyrethroid make to situation even more complex. The situation can worsen because of factor such as climate change and socio-political crisis.

Therefore the malaria situation in Africa is still of big concern despite the progress highlighted. Innovative a robust approach is needed with strong government commitment and partners support to lead battle. A new hope is emerging with the development of candidate vaccine from whole sporozoïte, the other candidates vaccines blocking the transmission in phase Ib and the new SMC Plus strategy (AQ-SP+Azithromycine)

Conclusion: lessons learnt from the malaria eradication era in the 50s must be factored in while developing the malaria elimination strategy for Africa by 2030

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots-clés : Paludisme, Paludisme à Plasmodium falciparum, Paludisme à Plasmodium vivax, Vaccins contre le paludisme

Key-words : Malaria, Malaria, Falciparum, Malaria, Vivax, Malaria Vaccines


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 Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêt en relation avec le contenu de cet article.
Dr I.S. Fall est membre du personnel de l’OMS. Les opinions exprimées dans cet article ne sont pas des positions engageant l’OMS.
Tirés à part : Professeur Ogobara Doumbo


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P. 453-466 - mars 2016 Retour au numéro
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