La chair trouée ou le désir au défi de la pulsion de mort - 07/12/19
Tearing Holes in the Flesh. The phenomenology of desire and the death drive
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Résumé |
Contexte |
Le champ de la psychanalyse actuelle est plus ouvert que jamais à des croisements et à des fécondations réciproques ; la phénoménologie aujourd’hui cherche aussi de nouveaux moyens pour élargir ses outils et décrire avec plus de précision des phénomènes tels que le désir, l’angoisse ou encore la spatialité du corps. Dans ce contexte, l’œuvre de Guy Félix Duportail (1952–2018) mérite un détour : ce qu’il a mis en évidence, c’est la possibilité de combiner ou plutôt de corriger mutuellement, la pensée de Merleau-Ponty et celle de Lacan (dans sa version tardive des années 1970), et ainsi d’explorer le potentiel de la topologie pour visualiser les relations du sujet incarné avec l’espace et avec les autres.
Objectifs |
Dans cette étude, c’est l’opération de Duportail qui est au centre, sa portée et ses limites. Le but est de prendre la mesure de l’apport de Duportail sur le concept de corps, sa nature à la fois organique et relationnelle, et de situer la limite entre le corps vécu subjectivement et le corps comme être biologique.
Méthode |
Pour ce faire, j’expose sa stratégie en focalisant sur sa critique de la conception merleau-pontienne de l’inconscient, à savoir le privilège excessif, chez le phénoménologue, de la dimension du désir, et donc de l’imaginaire, au détriment de celle du symbolique. Selon la démonstration de Duportail, l’ontologie de Merleau-Ponty devrait être corrigée en pratiquant des trous, ou des coupures, dans le tissu de la chair du monde, seule condition pour que le sujet préserve son unité et ne se fonde pas dans le monde.
Résultats |
Le bilan intermédiaire de cette tentative est la nécessité de mieux comprendre la pulsion de mort : est-ce qu’elle justifie l’introduction d’une forme de dualisme ontologique (vie-mort, être-néant) ou bien est-ce que c’est toujours de l’intérieur de la vie que la mort fait sens ? Cette question fera l’objet d’un second article qui examinera de plus près la manière dont Duportail rend compte de la vie pulsionnelle et le mettra en dialogue avec les développements de Freud dans Au-delà du principe de plaisir et avec la philosophie des machines désirantes de Deleuze et Guattari.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Context |
The field of contemporary psychoanalysis is more than ever open to mutually fecund interactions with other disciplines; phenomenology, on the other hand, is also searching for new means to enlarge its scope and describe phenomena such as desire, anxiety, or the spatiality of the body more accurately. In this situation, the works of Guy Félix Duportail (1952-2018) are worthy of serious consideration. He developed a highly sophisticated approach to combining Merleau-Ponty's ontology of the flesh and Lacan's use of topology (in its later, 1970s iteration) in his attempt to visualize the structure of the unconscious.
Objectives |
This article centers on Duportail's work, its scope, and its limits. The aim is to assess Duportail's contribution to the concept of the body, its both organic and relational nature, and to situating the limit between the subjectively lived body and the body as a biological being.
Method |
In order to do so, I present his strategy by focusing on his critique of the Merleau-Pontian conception of the unconscious, that is, the excessive privilege given by the philosopher to the dimension of desire, and thus of the imaginary, at the cost of the symbolic. According to Duportail's demonstration, Merleau-Ponty's ontology should be corrected by making holes, or cuts, in the tissue of the flesh of the world, the only condition for the subject to establish and preserve her unity and not merge with the flesh of the world.
Results |
The result of this attempt is the necessity to better understand the death drive: does taking seriously the Freudian concept of the death drive imply the introduction of a form of ontological dualism (life-death, being-nothingness), or is it always from inside life that death can make sense ? This question is the topic of a second article that will more closely examine the manner in which Duportail accounts for the working of the drives, and that will put this in dialogue with a reading of Freud's Beyond the Pleasure Principle, on the one hand, and with the desiring machines of Deleuze and Guattari on the other.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Topologie et psychanalyse, Chair, Ontologie du désir, Pulsion de mort
Keywords : Topology and psychoanalysis, Flesh, Ontology of desire, Death drive
Plan
Vol 3 - N° 3
P. 342-349 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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