La pathologie rénale n’épargne pas les sujets âgés et les expose à l’insuffisance rénale chronique (IRC). Ceci justifie une enquête diagnostique et étiologique détaillée permettant une prise en charge thérapeutique susceptible de ralentir l’évolution vers l’IRC terminale.

Le but de ce travail était d’étudier les particularités des néphropathies du sujet âgé en le comparant avec un groupe plus jeune.

Il s’agissait d’une étude rétrospective comparant un groupe de patients âgés de 65 ans ou plus (groupe 1) à un groupe de sujets jeunes, âgés de 18 à 55 ans (groupe 2) au moment de la ponction-biopsie rénale (PBR).

Le groupe 1 comportait 48 patients âgés en moyenne de 70,1 ans±4,6 ans avec un sex-ratio H/F égal à 1. Une insuffisance rénale était présente chez 77 % des patients. Les indications de la PBR étaient dominées par le syndrome néphrotique (SN) chez 44 % des patients. Les néphropathies glomérulaires (NG) représentaient le groupe le plus important des néphropathies du sujet âgé (83 %). Elles étaient primitives dans 33 % des cas et dominées par la glomérulonéphrite extra-membraneuse dans 18 % des cas. La glomérulonéphrite extra-capillaire (25 %) et l’amylose (18 %) représentaient les principales formes secondaires. Concernant l’étude comparative, le SN était l’indication de la PBR la plus fréquente (52 %) (p=0,47). Les complications de la PBR étaient statistiquement moins fréquentes dans le groupe 2 (p=0,005). Les formes primitives des NG étaient plus fréquentes dans ce groupe, dominées par la néphropathie à IgA et la HSF, chacune dans 20 % des cas. La survie rénale était meilleure dans le groupe 2 (p=0,031).

La PBR garde donc toute sa place chez le sujet âgé, non seulement pour établir un diagnostic histologique précis, mais aussi pour déterminer le pronostic et guider les décisions thérapeutiques appropriées.