Arrêt cardio-respiratoire suite à une inhalation de gaz à visée récréative - 20/11/20
Résumé |
Objectif |
Les auteurs présentent un cas de complication grave après l’inhalation d’un gaz à visée récréative en système clos, pratique courante chez les jeunes adultes [1 ].
Description du cas |
Un homme de 21 ans ayant inhalé un gaz en système clos (ballon) à but récréatif perd connaissance après 10 secondes d’inhalation. Lors de l’arrivée des secours, le patient est en arrêt cardio-respiratoire sur un trouble du rythme ventriculaire objectivé sur l’électrocardiogramme (ECG), résolutif après 2 chocs électriques externes. Le patient est intubé sur un trouble de la conscience (Glasgow 6) et une hypoxie sur inhalation. L’ECG post-ressuscitation retrouve un sus-ST inféro-latéral avec un miroir antérieur. L’ECG se normalise 30minutes plus tard. Le patient sera hospitalisé 19jours. Aucune autre étiologie n’est retrouvée pour expliquer ce trouble du rythme : le bilan sanguin, le dosage des toxiques urinaires, la coronarographie, l’échographie transthoracique, l’épreuve d’effort, l’IRM cardiaque, l’exploration électrophysiologique sont sans particularité. L’entourage rapportera le gaz : APM aérosol dépoussiérant, soit un mélange de butane, propane, isobutane et butadiène, ce qui a avait initialement été décrit comme du protoxyde d’azonte (N2O). Sa réintroduction en salle de coronarographie ne provoque pas de spasme coronaire ni de trouble du rythme. Les tests à l’isuprel, l’ajmaline et l’adrénaline n’ont pas induit de trouble du rythme. Finalement, lors d’une consultation réalisée deux mois plus tard, le patient avoue qu’il s’agissait d’un autre produit : Airsec, mélange de chlorodifluoroéthane et de chlorodifluorométhane. Il s’agissait de sa dixième scéance d’inhalation en un an.
Discussion et conclusion |
Dans l’analyse de la littérature, les gaz initialement supposés en cause n’étaient pas connus pour aboutir à un tel tableau clinique. L’interrogatoire a posteriori du patient a permis d’obtenir la nature exacte des gaz en cause. Les symptômes ont pu être mis en relation avec l’exposition avec une imputabilité probable (I3 selon la méthode v.7.6 de toxicovigilance). L’inhalation en système clos de gaz à visée récréative est toxique [1 , 2 ] et l’exposition à des chlorofluorocarbones est potentiellement mortelle [3 ]. Ce patient n’avait aucun antécédent cardiaque et a présenté un tableau de gravité forte secondaire à l’inhalation de ce dépoussiérant. Il n’a eu aucune séquelle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 32 - N° 4
P. 252 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?