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Tolérance rénale de l’association encorafénib/binimétinib dans le mélanome métastatique : étude en vie réelle - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.513 
M. Ehret , L. Visseaux, E. Criquet, B. Walls, T. Singh, F. Grange
 Oncodermatologie, CHU de Reims, Reims, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’association encorafénib et binimétinib (ENCO/BINI) est autorisée depuis juin 2019 pour le traitement du mélanome non résécable ou métastatique muté BRAF V600. Les toxicités, notamment rénales, sont peu décrites.

Matériel et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique, incluant tous les patients traités par ENCO/BINI dans un service de dermatologie oncologique entre octobre 2019 et juin 2020 pour un mélanome.

Résultats

Douze patients, dont 8 femmes, ont été traités par ENCO/BINI pour un mélanome de stade III inopérable ou IV. L’âge moyen était de 57 ans, 4 avaient une hypertension artérielle, dont 3 sous antihypertenseur néphrotoxique ou diurétique, 1 était diabétique, aucun n’avait d’insuffisance rénale chronique. Une insuffisance rénale aiguë (IRA) apparaissait chez 7 patients (58 %), après un délai médian de 13 jours (4 à 30), de grade 2 (3 cas), 3 (3 cas) ou 4 (1 cas). Ce dernier patient nécessitait une hospitalisation en réanimation pour fièvre, rhabdomyolyse et choc hypovolémique associés. Il s’agissait dans 3 cas d’une IRA organique avec une protéinurie modérée entre 27 et 330mg/mmol de créatinine, de profil tubulaire associé à une composante fonctionnelle. L’IRA était uniquement fonctionnelle dans un cas. On notait un cas d’IRA progressive sur 4 mois, sans protéinurie. Il n’y avait pas d’hématurie ni de leucocyturie. Deux cas rapidement résolutifs n’ont pas été explorés. Aucun patient n’a eu de biopsie rénale. La résolution de l’IRA sans séquelles a été obtenue par la suspension d’ENCO/BINI dans 6 cas, associée à une hydratation par voie IV dans 4 cas. La poursuite à la même posologie ou une reprise à dose réduite ont été possibles pour 2 patients sans récidive de l’IRA. Cinq patients ont eu un changement de thérapie ciblée sans récidive de l’IRA.

Discussion

Les toxicités rénales sont peu décrites avec les inhibiteurs de BRAF et MEK. Nous rapportons une fréquence élevée de toxicité rénale sous ENCO/BINI, chez environ 60 % de nos patients, nécessitant une prise en charge hospitalière dans les 2/3 des cas, ce qui n’avait pas été rapporté dans les études de phase 2 et 3 (COLOMBUS), une IRA de grade 3 ou 4 n’étant notée que dans 0,7 % des cas de la population COMBO450. Une étude rétrospective sur 57 patients a en revanche révélé une IRA dans 26 % des cas, dont 3 de toxicité tubulaire, sans protéinurie supérieure à 0,3g/24h, toujours résolutive. Comparativement aux autres associations anti-BRAK/MEK, la toxicité rénale semble être plus fréquente sous ENCO/BINI et vémurafénib/cobimétinib (12 à 14 %) que sous dabrafénib/tramétinib (4 %).

Conclusion

La fréquence de la toxicité rénale sous ENCO/BINI apparaît élevée dans notre expérience en vie réelle, atteignant deux tiers des patients sur un faible effectif. Une surveillance rénale étroite et un contrôle strict des facteurs néphrotoxiques associés paraissent importants.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Encorafénib/binimétinib, Inhibiteurs BRAF/MEK, Toxicité rénale


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Vol 147 - N° 12S

P. A333 - décembre 2020 Retour au numéro
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