Incendie de Notre Dame et plomb : impact chez les enfants - 26/02/21
, C. Bassi 3, L. Dufayet 1, 4, 5, D. Vodovar 1, 2, 5, H. Laborde-Casterot 1, W. Caré 1, 6, C. Medernach 1, A. Etchevers 3, R. Garnier 1Résumé |
Objectif |
L’incendie de Notre-Dame-de-Paris (NDP) a entrainé une inquiétude dans la population vivant à proximité de la cathédrale, quant au risque d’intoxication au plomb contenu dans les fumées de l’incendie, principalement dans la toiture et la flèche.
Méthodes |
Après retombée des particules de plomb contenues dans les fumées, le principal risque d’exposition au plomb était lié au risque d’ingestion de poussières. Ce sont donc les enfants vivant dans les environs qui formaient la population la plus à risque de contamination. Afin d’évaluer l’impact de cet incendie sur les plombémies des enfants vivant à proximité, nous avons comparé les plombémies réalisées après l’incendie chez ces enfants, aux données disponibles en population générale du même âge.
Résultats |
1219 enfants vivant aux alentours de NDP ont bénéficié d’une plombémie de primodépistage entre le 16/04/19 et le 31/12/19. Les moyennes géométriques [IC95 %] de ces plombémies étaient : 13,3 [12,8–13,8] μg/L pour les 0-6 ans, et 11,2 [10,6–11,7] μg/L pour les 6-17 ans. Seulement 11 (1,1 %) avaient une plombémie ≥50μg/L (seuil de déclaration du saturnisme infantile en France). La comparaison aux études épidémiologiques antérieures dans la population générale Française montre une probable surexposition faible au plomb des enfants « NDP ». Néanmoins, dans la plupart des cas interrogés, d’autres sources de contamination par le plomb étaient retrouvées dans l’entourage des enfants présentant des plombémies élevées (≥25μg/L). En conséquence, la responsabilité de l’incendie de NDP dans cette surexposition semble faible.
Conclusion |
Au total, l’analyse des plombémies des enfants met en évidence une surexposition des enfants vivant au centre de Paris, mais la responsabilité de l’incendie de NDP est faible. Au contraire, elle a permis de suggérer l’existence de sources de contamination spécifiques et peu documentées, dans une population non concernée par les recommandations habituelles du dépistage du saturnisme infantile. L’analyse des enquêtes environnementales permettra de préciser les sources d’exposition spécifiques de cette population.
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Vol 33 - N° 1
P. 5 - mars 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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